![La vie de Maryse Glaude-Beaulieu, au-delà de la cécité](https://images.radio-canada.ca/q_auto,w_635/v1/ici-regions/16x9/maryse-glaude-beaulieu-portrait.jpg)
La vie de Maryse Glaude-Beaulieu, au-delà de la cécité
Radio-Canada
Transcrire des textes en braille. Créer des images tactiles. Dans le cadre de son travail, Maryse Glaude-Beaulieu aide les jeunes atteints de cécité à développer leur plein potentiel. Ce défi, elle le connaît bien, étant elle-même aveugle depuis l’âge de six mois.
Maryse Glaude-Beaulieu est venue au monde prématurément, après 21 semaines de grossesse. Les médecins ont dit que je serais sourde, muette, que je ne marcherais jamais, que j’aurais un retard intellectuel sévère, une paralysie cérébrale, énumère la technicienne en appui en cécité et basse vision au Consortium Centre Jules-Léger, à Ottawa.
Seule sa vision a été affectée, au final, même si la femme de 45 ans compose aussi avec une légère paralysie cérébrale du côté droit de son corps.
« Depuis ma tendre enfance, le braille est mon moyen d’écriture et de lecture. Je suis allée à l’école dans les années 1980. L’audio est arrivé beaucoup plus tard, [alors] c’était le braille ou rien. »
Tous deux enseignants, sa mère et son père se sont battus pour que leur fille ait accès à une éducation adaptée à ses besoins. Il n’était toutefois pas question qu’elle étudie dans une école spécialisée.
La seule école qui existait à l’époque était loin de chez moi, et l’école était anglophone. J’aurais été pensionnaire et j’aurais probablement perdu mon français, relate la native de la péninsule de Niagara. Ma mère a participé à l’élaboration du projet de loi 82 [en Ontario], qui stipulait que tous les élèves en situation de handicap [devaient recevoir] des services spécialisés dans leur école de quartier et dans la langue de leur école de quartier.
Ainsi, elle est la première francophone en Ontario à avoir reçu ces services en français, souligne Maryse Glaude-Beaulieu.
« Mes parents voulaient que je sois dans un milieu de voyants, parce que j’allais vivre dans un monde de voyants. »
Son parcours l’a ensuite menée à étudier en musique - sans envisager une carrière dans ce domaine, notamment parce que les partitions en braille sont très difficiles à avoir -, puis en traduction et en éducation à l’Université d’Ottawa.