La pandémie, un moment propice pour la syndicalisation, affirment des experts
Radio-Canada
Alors que des millions de travailleurs font face à la détérioration de leurs conditions de travail en raison de la pandémie, des experts et activistes jugent le moment propice pour se syndiquer.
Bien avant qu’arrive la pandémie, Greta Whipple s'est souvent demandé quelle serait la goutte d'eau qui la forcerait à quitter son emploi à temps partiel au service à la clientèle à la librairie Indigo du centre commercial Yorkdale.
Les salaires stagnants et la crainte constante d’être mise à pied faisaient partie des facteurs qui la contrariaient le plus. Elle était toutefois convaincue que la situation n’était pas forcément meilleure ailleurs.
Je ne peux pas vous dire le nombre de fois où j'ai envisagé de changer de poste, mais j'avais vraiment le sentiment que ce ne serait que latéral, explique la jeune femme de 25 ans. Vous vous occupez de la même chose sous une marque différente.
C’était sans compter la COVID-19. Avec elle, Greta Whipple constate rapidement qu’elle ne se sent plus en sécurité au travail. Le manque d’équipement de protection individuelle et la résistance de clients qui refusent de porter un masque.
Mais plutôt que de partir, elle décide de mettre son énergie pour convaincre ses collègues de se syndiquer à l’instar d’au moins cinq autres magasins Indigo au Canada.
La COVID-19 a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, raconte Greta Whipple. Nous avons été confinés en 2020 [et 2021] et les gens se sont absentés du travail. Je pense qu'en revenant, cela les a en quelque sorte réveillés.
Depuis l’été dernier, Mme Whipple et ses collègues font partie de 35 000 membres de la section locale 1006A des Travailleurs et travailleuses unis de l'alimentation et du commerce (TUAC), un syndicat qui représente aussi bien des travailleurs de magasins au détail, d’épiceries que des salariés de la restauration.
La démarche de Greta Whipple et des employés de cette librairie Indigo est loin d'être isolée.