La France souhaite renforcer ses liens avec le Manitoba
Radio-Canada
L’ambassadeur de France au Canada, Michel Miraillet, était de passage à Winnipeg cette semaine pour la première fois depuis sa prise de fonction l’automne dernier. En entrevue avec Radio-Canada, il a évoqué un rapprochement économique entre la France et le Manitoba.
J'ai découvert une ville qui parle beaucoup aux Français de par le nom, parce que le nom du Manitoba aussi parle, c'est un peu le Canada que l'on ne connaît pas. C'est le Canada des plaines, du centre et c'est pourtant une ville avec un passé riche, un passé historique.
Et puis en même temps, j'ai découvert une ville tournée vers la modernité également, une ville au centre d'un Canada qui a vocation à se moderniser et à devenir un moteur économique.
J'ai pris la décision de venir parce que c'était la Semaine de la francophonie. Il était très facile, très simple pour moi de rester à Ottawa, de participer aux célébrations organisées par les autorités fédérales.
Je préférais venir dans un endroit où nous avons des communautés francophones que l'on ne connaît pas forcément. Pour les Français, le Canada, la francophonie, c'est naturellement le Québec. Mais on connaît moins le Nouveau-Brunswick, on connaît moins ce qui se passe au Manitoba, on connaît moins les communautés françaises de l'Ontario et à chaque fois, c'est quelque chose de différent.
Ici, il y a une multiplicité de cas. Il y a des Français manitobains, une communauté métisse et j'allais dire aussi des francophones qui ne sont pas des Français venus s'y établir, donc tout ceci fait un ensemble assez compliqué.
Ça signifie que pour nous, le Canada est un véritable continent. Pour beaucoup de mes compatriotes, le Canada, c'est d'abord la première étape, c'est l'arrêt à Montréal ou à Québec. Et c'est vrai qu'il y a une réalité de la relation franco-québécoise qui est très forte, qu'il ne s'agit pas du tout de remettre en cause.
Mais celle-ci ne doit pas agir comme un bouchon et elle cache en fait d'autres réalités. Elle cache par exemple le fait que l'Ontario, c'est 40 % du PIB de ce pays, et que derrière il y a les plaines et, on le voit avec les crises alimentaires, les problèmes de minéraux critiques. On voit cette partie du Canada revêtir une importance croissante et l'on voit aussi sur l'Alberta, sur la Colombie-Britannique, une espèce d'énergie.
Et ce qui rassemble un peu toutes ces provinces, c'est aussi un tissu universitaire de laboratoires de recherche à la pointe. Ce que je ressens, c'est une modernité, une volonté d'aller de l'avant et c'est ça que je veux mener.