La fonte des glaciers créerait de nouveaux habitats pour les saumons, selon une étude
Radio-Canada
La fonte des glaciers dans les montagnes de la côte du Pacifique, en Colombie-Britannique et en Alaska, pourrait mener à la création de milliers de kilomètres de cours d’eau propices à la reproduction des saumons, selon des chercheurs de l’Université Simon Fraser (SFU), à Burnaby.
L’étude, publiée dans la revue Nature Communications, prévoit que plus de 6000 kilomètres de ruisseaux et rivières à saumons pourraient apparaître d’ici 2100 sur la côte ouest en raison du réchauffement planétaire. Un tiers aurait le potentiel de devenir des frayères.
Cela illustre comment ces écosystèmes à saumons sont rapidement transformés par les changements climatiques, affirme le professeur de biologie à SFUUniversité Simon Fraser Jonathan Moore, un des co-auteurs de l’étude. Alors que les changements climatiques posent des problèmes colossaux pour les saumons à plusieurs étapes de leur cycle de vie, ils peuvent aussi leur offrir des opportunités à certains endroits.
Pour effectuer leurs projections, les chercheurs ont identifié, sur une superficie de 623 000 kilomètres carrés de zones côtières, 315 glaciers se trouvant à la source de torrents dont le dénivelé a été jugé favorable au passage des saumons.
En estimant le recul de ces glaciers au cours des prochaines décennies en fonction de cinq modèles climatiques différents, ils projettent même que 23 % de ces 6000 nouveaux kilomètres de cours d’eau pourraient être créés d’ici 2050.
L’étude note cependant que plusieurs impacts des changements climatiques, comme la baisse du niveau des rivières en été, la hausse de la température de certains cours d’eau et les vagues de chaleur dans les océans, exercent une pression négative sur de nombreuses populations de saumons, notamment celles du fleuve Fraser, dans le sud de la Colombie-Britannique.
Selon l’auteure principale, la postdoctorante Kara Pitman, cela montre la nécessité de regarder vers l’avenir lorsqu’il est question de conservation. On ne peut plus juste protéger les habitats actuels des espèces, mais il faut aussi considérer sur quels habitats futurs elles pourraient compter.
Si on veut protéger l’avenir des saumons, ces informations devraient éclairer les décisions concernant l’environnement et la création de milieux protégés, renchérit Jonathan Moore.
Les chercheurs soulignent par exemple, dans l’article scientifique, que l’ouverture de nouvelles mines dans des régions aujourd’hui inaccessibles a le potentiel de dégrader de futurs lieux de frai, d’où l’importance de prévoir où ils risquent de se développer.