La carboneutralité toujours loin d’être en vue, selon la Régie de l’énergie du Canada
Radio-Canada
Atteindre la carboneutralité en 2050 demandera une importante accélération des efforts de lutte contre les gaz à effet de serre, selon la Régie de l’énergie du Canada (REC). Les prévisions de l’organisme fédéral qui encadre notamment le transport de pétrole par pipeline tiennent en plus pour acquise une importante croissance des capacités de captage et de stockage du carbone.
Dans son rapport annuel (Nouvelle fenêtre) sur l’avenir énergétique du Canada, la régie présente deux scénarios. Le premier suppose que les politiques climatiques sont maintenues dans leur état actuel jusqu’en 2050.
Le deuxième, qu’elle décrit comme son scénario central, prévoit que les efforts de lutte contre les changements climatiques deviendront progressivement plus ambitieux en maintenant la tendance des dernières années.
Dans les deux cas, le Canada raterait son objectif de carboneutralité en 2050.
En général, nous calculons une diminution de 62 % de la consommation d’énergie fossile [dont les émissions ne sont pas captées], mais il va falloir faire encore plus de changements pour atteindre le Net zéro en 2050, explique l’économiste en chef de la REC, Darren Christie.
Dans leur scénario le plus ambitieux, ils prévoient un prix sur le carbone de 250 $ la tonne, et même ça ce n’est pas suffisant pour atteindre Net zéro, ajoute pour sa part le chercheur à l’École de politiques publiques de l’Université de Calgary, Richard Masson.
La taxe sur le carbone mise en place par le gouvernement fédéral est actuellement de 40 $ la tonne et passera à 170 $ la tonne en 2030.
Le rapport prévoit tout de même une diminution de 21 % de toute l’énergie consommée au Canada entre 2021 et 2050 grâce à des gains dans l’efficacité énergétique. Il prévoit aussi que la part de l’électricité canadienne qui provient de sources à faible émission passera de 82 % à 95 % pendant la même période.
La demande d’électricité augmentera de 44 % pour combler les nouveaux besoins créés par les véhicules électriques et la production d’hydrogène.