La Banque du Canada doit-elle augmenter son taux directeur à 2,25 %?
Radio-Canada
Les économistes sont unanimes : la Banque du Canada doit mettre les bouchées doubles pour contrer l’inflation galopante au pays. La plupart d’entre eux prônent une hausse de trois quarts de point — qui ferait grimper le taux directeur à 2,25 %.
C’est ce qu’a fait la Réserve fédérale américaine le mois dernier : sa fourchette de taux d’intérêt a augmenté de trois quarts de point de pourcentage. Il s’agissait de la plus forte hausse des taux aux États-Unis depuis novembre 1994.
Robert Hogue, économiste en chef adjoint de la RBC, estime que la banque centrale canadienne doit lui emboîter le pas.
« La Banque du Canada doit vraiment accélérer la cadence parce qu’évidemment l'inflation est déjà très forte. On frôle les 8 %. »
L’économiste prévoit un resserrement quand même assez rapide qui pourrait faire grimper le taux directeur jusqu’à environ 3 % d’ici la fin de l’année.
Ce ne sera pas la dernière. On s'attend à ce que la Banque du Canada récidive au mois de septembre, dit-il.
La Banque du Canada a déjà procédé à deux hausses consécutives d’un demi point de pourcentage (soit 50 points de base) en avril et en juin, du jamais-vu en plus de 20 ans.
La banque centrale n’exclut pas d’augmenter son taux directeur de trois quarts de point (75 points de base) mercredi. C’est dans le possible, a confié le sous-gouverneur Paul Beaudry, en entrevue à Zone économie le mois dernier.
Michael Devereux, professeur d’économie à l’Université de la Colombie-Britannique, affirme que fixer un taux directeur n’est pas une science exacte et qu’il y a plusieurs facteurs inconnus.