
L’impact du journalisme de données
Le Journal de Montréal
Les résultats officiels de l’élection municipale des 6 et 7 novembre à Montréal ne sont pas exacts. Il y a eu des erreurs, beaucoup d’erreurs.
Au moins 39 erreurs importantes, en fait, a découvert cette semaine notre Bureau d’enquête.
Un exemple tiré de la liste des irrégularités que nous avons publiée dans notre édition de mercredi, celui du district Côte-de-Liesse dans l’arrondissement Saint-Laurent. Il s’agit d’un vrai château fort d’Ensemble Montréal, le parti que dirigeait Denis Coderre.
Pourtant, dans l’urne 401, issue du vote postal, M. Coderre n’a obtenu qu’un seul vote à la mairie de Montréal... contre 96 % des suffrages exprimés en faveur de Valérie Plante !
L’erreur est humaine, et le scrutateur a fort probablement coché la mauvaise case au moment de remplir le formulaire indiquant le total des voix exprimées.
Il serait absurde de prétendre que des pépins de la sorte auraient pu changer l’issue du vote à la mairie de Montréal, remporté très confortablement par Valérie Plante. Par contre, à Rivière-des-Prairies, où la mairesse d’arrondissement Caroline Bourgeois a été élue avec à peine 303 voix de majorité et où nous avons aussi trouvé des irrégularités, ça peut tout changer.
Comment avons-nous pu déceler ces erreurs ? Grâce au journalisme de données, un type de journalisme spécialisé qui n’existait pas il y a quelques années.
Grâce à un logiciel
Dominique Cambron-Goulet, l’un des experts en la matière au sein de notre Bureau d’enquête, s’est d’abord procuré les résultats bruts détaillés fournis par la Ville sur son portail de données ouvertes (une belle forme de transparence, soulignons-le).
