L’Amicale de la francophonie multiculturelle du Manitoba inspire les Noirs à réussir
Radio-Canada
Près d’une cinquantaine de personnes ont assisté à la conférence Témoignage et réussite des jeunes issus de l’immigration au Manitoba, lundi, à l'Université de Saint-Boniface. Organisatrice de l’événement, l’Amicale de la francophonie multiculturelle du Manitoba a clôturé le Mois de l’histoire des Noirs en voulant inspirer la jeunesse.
Selon le président de l'Amicale, Alphonse Lawson, cette conférence avait pour objectif d’inspirer les jeunes afro-descendants en valorisant des trajectoires de vie. Au Manitoba, au Canada, on veut montrer que c’est possible d’avoir de l'ambition et de réussir, affirme-t-il.
Un panel de discussion autour de la réussite académique et professionnelle de jeunes Noirs était d'ailleurs au programme de la soirée.
« On perçoit souvent l’immigration comme la source de tous nos problèmes, mais l’immigration ce n’est pas un poids : c’est une richesse. »
Parmi les défis évoqués, les panélistes ont mentionné le racisme, mais surtout le sentiment d’insécurité quant au fait de réussir. Même si tu es né ici, tu ne connais pas le système comme ceux qui sont là depuis plusieurs générations, souligne Diane Tshikudi, étudiante au doctorat au Département d'immunologie à l'Université du Manitoba.
Arrivé au Canada avec son père dans les années 90, l’artiste Lassina Dembélé renchérit : On était là pour réussir, on n'avait pas le choix. Depuis, j’ai pris l’habitude de me faire inclure, je n’attends pas qu’on m'inclue.
Plusieurs étudiants de l’Université de Saint-Boniface ont assisté aux échanges, dont Eliams Derrick Yapi, 24 ans, arrivé de la Côte d’Ivoire depuis six mois. Je suis enthousiaste d’en apprendre plus sur la vie des jeunes Noirs africains qui ont immigré comme moi ici, ça me motive pour aller de l’avant, dit-il.
La présidente de l'Association étudiante de l'Université de Saint-Boniface, Michelle Kambire, est du même avis. En tant qu’étudiante originaire de la Côte d’Ivoire, je suis venue car c’est important de pouvoir s’identifier à des personnes qui ont presque le même vécu, en qui on peut se reconnaître, affirme-t-elle avec enthousiasme.
Je retiens qu’il ne faut pas se limiter, que l’on est tous capables, même si l’on pense parfois qu’il y a des barrières, ajoute Michelle Kambire.