L’Alberta et des pétrolières s’accordent pour évaluer un site de stockage de carbone
Radio-Canada
Le club des plus grands producteurs de sables bitumineux du Canada a obtenu l’accord du gouvernement albertain lui permettant d'entamer l’évaluation détaillée de la géologie d'un site souterrain de stockage de carbone qu’il a proposé dans la région de Cold Lake, dans le nord-est de la province.
Regroupées au sein de l’Alliance Nouvelles voies, les six entreprises représentant 95 % de la production de sables bitumineux au Canada ont indiqué mercredi que cet accord constituait une étape importante dans leur plan de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.
Le plan de captage et de stockage de l’industrie vise à atteindre zéro émission nette d'ici 2050, alors que le secteur pétrolier et gazier est le plus polluant du Canada. Le site proposé par l’alliance est destiné à capter et stocker les émissions de 14 projets de sables bitumineux dans le nord de l'Alberta d'ici 2030.
[Cet accord] nous permet de sortir et de commencer à acquérir les données [géologiques du site], a souligné Kendall Dilling, le président de l'alliance, en indiquant que les travaux d'ingénierie et tout ce qui a trait aux aspects réglementaires du projet seront également lancés. Ce sera une année très chargée pour le projet.
En ce qui concerne la réglementation, le consortium prévoit de déposer une demande réglementaire au quatrième trimestre de 2023 pour un projet de pipeline de transport de carbone et de réseau de stockage.
La technologie de captage et de stockage du carbone est coûteuse, en plus du fait que les projets prennent du temps à se réaliser. De ce fait, au Canada, les projets proposés en la matière dépendent du soutien du gouvernement pour aller de l'avant.
Le plan des six entreprises devrait coûter environ 16,5 milliards de dollars d'ici 2030, mais l’alliance n'a pas encore pris de décision d'investissement à cet égard.
L'année dernière, Ottawa a dévoilé un crédit d'impôt à l'investissement pour le captage et le stockage du carbone, mais l'industrie pétrolière demande au gouvernement fédéral et aux provinces un soutien financier supplémentaire.
La stratégie de l’industrie des sables bitumineux ne convainc toutefois pas des défenseurs de l’environnement, qui s'inquiètent d'éventuelles fuites de CO2 à l'avenir. De plus, ils affirment que la décarbonisation de la production énergétique n'éloigne pas le monde des combustibles fossiles.