L’économie du Québec risque de subir un choc important si elle ne se décarbone pas
Radio-Canada
L'économie du Québec risque de subir un choc important si les gouvernements et les entreprises ne s'attaquent pas énergiquement à la transition vers une économie sobre en carbone, selon un rapport de l'Institut canadien pour des choix climatiques, dévoilé jeudi.
Si l'Alberta demeure la province plus exposée à ce risque en raison de l'importance de son secteur pétrolier, on aurait tort de penser que le Québec est à l'abri, selon le document de 120 pages intitulé Ça passe ou ça casse : transformer l'économie canadienne pour un monde sobre en carbone.
Près de 150 000 emplois sont « vulnérables » au Québec si rien n'est fait pour planifier la transition, estime Renaud Gignac, associé de recherche principal de l'institut.
Environ 7 % de l'économie québécoise est dans des secteurs à haute intensité carbone, on pense au secteur du raffinage, au secteur pétrochimique, aux plastiques, aux minéraux non métalliques.
M. Gignac reconnaît que le secteur des mines devrait profiter d'une forte demande tandis que certains métaux seront essentiels à la transition énergétique. Par contre, les minières devront réduire leur intensité carbone, car elles pourraient voir leurs clients préférer les concurrentes, dont l'empreinte carbone est moins élevée, prévient-il.
Tandis que certaines industries auront le vent dans les voiles, les régions où les activités intenses en carbone sont plus importantes pourraient connaître des jours difficiles. M. Gignac donne l'exemple de l'Abitibi-Témiscamingue en raison de son secteur minier, de Sorel-Tracy où le secteur de la transformation des métaux est important. L'importance des raffineries à Lévis et à l'est de Montréal représente aussi un risque.
De manière plus générale, les groupes moins favorisés risquent de porter une plus grande part des conséquences négatives de la transition. C'est notamment le cas des travailleurs moins scolarisés, des personnes racisées et des autochtones. « Il faut prévoir des plans de transitions qui incluent tout le monde », plaide M. Gignac.