Il y a de la grogne à Sutton à cause de la hausse de taxes
Radio-Canada
La grogne prend de l’ampleur à Sutton alors que les contribuables prennent conscience de la hausse de leur avis d'imposition, communément appelé « compte de taxes ». Une pétition circule actuellement, mais la Ville affirme qu'elle est limitée dans son champ d’action si elle ne souhaite pas mettre en péril les services.
Plusieurs citoyens disent subir une hausse qu'ils jugent injustifiée : certains ont vu leur compte augmenter de près de 1000 $, en partie attribuable à l'augmentation de la valeur foncière des résidences, qui frôle 40 %.
Pour Guylaine Provost, qui habite la municipalité, c'est un montant de 500 $ de plus qu'elle doit assumer. Je suis seule à assumer cette hausse-là. Je ne suis pas en couple donc le 500 $ c'est quand même drastique pour moi, confie-t-elle.
Même si les propriétaires n'ont pas effectué de travaux sur leur résidence, la valeur de leur propriété a tout de même augmenté à cause notamment du boom immobilier qui a touché tout le Québec.
On fait une rééquilibration aux trois ans, ça n'a donc pas rapport avec les travaux. C'est vraiment l'analyse des nouvelles transactions qui est reflétée, explique l'évaluateur pour la Fédération québécoise des municipalités, Jimmy Desgagnés.
Ce facteur contribue à éloigner les citoyens moins fortunés de Sutton croit pour sa part le propriétaire de Round Top Bagels, Frédéric Gauld. Comme on l'a vu sur le Plateau Mont-Royal, il y a 20 ans. Les artistes commencent à s'en aller et ça se remplace par des gens qui achètent de l'or, commente le commerçant.
La Ville a tenté de faire son bout de chemin en baissant de 15 % le taux de taxation. Cette dernière précise qu'il serait le plus bas dans la MRC de Brome-Missisquoi. Selon le maire, Robert Benoit, la Ville ne pouvait faire mieux. Réduire davantage, ce n'est pas possible parce que nous avons un trou budgétaire à l'heure actuelle. On a un trou d'à peu près 2 à 3 millions de dollars parce qu'on a maintenu les taux de taxes trop bas ici à Sutton et que les dépenses ont augmenté considérablement au cours des dernières années. Juste au cours des deux dernières années, c'est 12,5 %. La Ville doit absorber cette augmentation des coûts. Le diesel, par exemple, a augmenté de 68 %, explique-t-il tout en soulignant qu'il est sensible à l'impact que la hausse peut avoir sur les citoyens.
Robert Benoit lance un appel à Québec pour que le gouvernement soutienne davantage les villes pour faire face à toutes les augmentations et ainsi diminuer l'impact sur les contribuables.
Avec les informations de Thomas Deshaies