Fermer le dimanche : une solution pour contrer la pénurie de main-d’œuvre?
Radio-Canada
La fermeture des commerces pourrait-elle être généralisée à l’échelle de la province afin d’aider les commerçants à pallier le manque de main-d'œuvre? Les économistes ne s’entendent pas sur la question. Plusieurs estiment que cette mesure peut agir comme un couteau à double tranchant pour les entreprises qui l’utilisent.
Le Québec n’a pas fini de parler de pénurie de personnel. Ce sera un enjeu encore pour les 10 prochaines années, au moins, estime l’économiste chez Québec international, Émile Émond.
Selon lui, la fermeture des commerces le dimanche peut faire partie de la solution.
Les entreprises n’ont pas le choix de trouver des façons de se réinventer pour faire face au contexte. Fermer les commerces certaines journées peut être une solution pour donner un répit aux employés et réduire la demande de personnel, soutient-il.
Pour la copropriétaire de l'épicerie le Carrefour des terroirs à Québec, la fermeture des commerces le dimanche doit être absolue si le Québec souhaite réellement contrer la pénurie de personnel.
« La concurrence est féroce dans notre domaine. Si je ferme mon commerce et que d'autres sont ouverts, ça ne fera pas notre affaire. Si ça devient une habitude généralisée, ce serait bien », avoue Asma Najah.
Dans un sondage réalisé auprès des membres de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI), plusieurs entrepreneurs ont soulevé la préoccupation d’offrir une meilleure qualité de vie aux employés, en fermant leur commerce le dimanche, rapporte le directeur des affaires provinciales à la FCEI, Francis Bérubé.
Le Conseil canadien du commerce de détail croit plutôt que cette mesure représenterait un recul pour les commerçants québécois qui ont obtenu le droit d’ouvrir le dimanche en 1992.
Ce n’est pas une réponse économique viable. Ça nous paraît une fausse bonne idée, affirme le président de la section québécoise du Conseil, Michel Rochette.