Des Ontariens dénoncent l’âgisme normalisé
Radio-Canada
La Fédération des aînés et des retraités francophones de l’Ontario (FARFO) lutte depuis des années contre l’âgisme. Des Ontariens, dont certains membres de la FARFO, racontent des histoires personnelles teintées par cette discrimination.
La fédération a mis en place le Réseau de prévention de la maltraitance des aîné.e.s francophones de l’Ontario (RPMAFO) en novembre dernier. Ce Réseau se penchera notamment sur des enjeux tels que l’âgisme afin de sensibiliser le public et travailler à l’élimination de ce problème.
Evelyn Dutrisac réside dans le quartier de Chelmsford, dans le Grand Sudbury. Élisabeth Allard demeure à Ottawa, dans le quartier d’Orléans. Jean-Rock Boutin de Hamilton est le président de la FARFO. Tous les trois ont subi de l'âgisme à une époque de leur vie.
« Récemment, je me suis présentée comme mairesse pour la ville du Grand Sudbury. J’ai été attaquée parce que je suis une femme âgée. Il y avait des gens qui m'appelaient et disaient : "Est-ce que tu vas être là pour plus que quatre ans? As-tu pensé à ton âge?" »
Evelyn Dutrisac est une femme engagée dans sa communauté. Elle a travaillé en tant qu’enseignante et ensuite registraire à l’Université Laurentienne. Elle a aussi fait plusieurs expériences en politique, notamment en tant que conseillère municipale du quartier Rayside-Balfour de la Ville du Grand Sudbury pendant six ans.
L’an dernier, elle a été candidate à la mairie. C’était sans compter l’âgisme dont elle a été la cible. Ça a été subtil dans des débats qu’on a eus aussi, ajoute-t-elle. Ça m’a frappée comme un coup de marteau. Je n’avais jamais été attaquée comme ça auparavant.
Pour Élisabeth Allard, qui a 81 ans, la pandémie a normalisé l’âgisme au sein de la population. On nous mettait en évidence de façon négative, explique-t-elle.
« À ce moment-là, j’ai vraiment eu l’impression qu’on nous voyait comme des transmetteurs [des vecteurs de la COVID-19]. On allait faire notre épicerie, puis on se sentait observés. On nous regardait un peu de travers. On essayait de nous éviter. »
Mme Allard admet qu’au fil du temps, cette discrimination s’est estompée.