Des Marocains trouvent leur paradis à Saint-Thomas-Didyme
Radio-Canada
Au Maroc, ils étaient électriciens, éclairagistes ou mécaniciens. Maintenant, ils occupent divers postes au sein de l'usine de Produits forestiers Résolu de Saint-Thomas-Didyme. Sept Marocains sont arrivés dans la municipalité en juin 2022, en tant que travailleurs étrangers. Un an plus tard, ils se considèrent désormais comme des Didymiens comme les autres, et espèrent le rester.
Jaouad Atmani a tout de suite trouvé ses repères dans sa nouvelle municipalité. Entre le Lac-Saint-Jean et sa ville natale, Ouarzazate, il y a des milliers de kilomètres, mais selon lui, plusieurs points communs. Les deux endroits sont calmes, entourés de nature et avec un fort esprit de communauté.
Jaouad était auparavant entouré de déserts et de montagnes. Maintenant, ce sont plutôt des champs et des forêts qui ponctuent son quotidien. Malgré tout, il se sent à la maison à Saint-Thomas-Didyme. Au cœur de l’usine de Produits forestiers Résolu (PFR), le travailleur vit au rythme de la forêt, bercé par l’odeur du bois, dans ce qu’il appelle son paradis.
Il y a des lacs partout, des beaux paysages, du bois… je peux faire mes activités, la pêche, le soccer, la piscine, la musique, énumère-t-il. Jaouad a passé le mot à sa famille au Maroc. Son frère devrait le rejoindre d’ici quelques mois, lui aussi pour revêtir l’uniforme de PFR. J’ai vu comment se passe le recrutement. C’est une vraie sélection, ce n’est pas n’importe qui qui peut travailler chez Résolu. Ce sont de bons travailleurs.
C’est l’avis que partage aussi Aimad Salmi, qui compte continuer d’évoluer au sein de l’usine. Au fil du temps, il gravit les échelons et peut désormais occuper plusieurs postes différents. Comme les autres, il prend souvent le temps d’exprimer sa gratitude envers son employeur.
En un an, les sept nouveaux arrivants ont su se faire remarquer dans cette petite communauté peu habituée à l’immigration internationale. Quelques-uns se connaissaient déjà, certains sont cousins, amis, ont des contacts en commun. Au fil des heures de dîner au travail, les liens d’amitié se sont aussi développés avec leurs collègues, leur faisant parfois découvrir les mets typiques de leur pays. J’ai rencontré des gens qui m’ont dit qu’ils veulent aller au Maroc grâce à nous. J’en suis très fier, raconte Rachid Derrouich.
Il pense au Maroc avec nostalgie parfois, mais reste déterminé à troquer son désert de sable pour les déserts enneigés du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Sa conjointe le rejoindra bientôt.
« Me lever à 5 h du matin pour déneiger, réchauffer la voiture, ça ne me dérange pas. On vient du désert, à 45 degrés et ici parfois il fait -30 degrés. C’est un défi, mais on aime ça. »
Ils apportent un peu de leur Maroc à Saint-Thomas-Didyme. Par exemple, cet été, Nassim Driouche donnera des cours de soccer aux tout-petits. Même si ici le sport c’est le hockey, remarque-t-il en riant.