Des CPE dénoncent la concurrence des agences de placement
Radio-Canada
Six semaines de vacances et 17 congés payés, sans compter 13 jours fériés, une éventuelle prime de 1000 $, des vêtements d’hiver payés et les repas fournis. « On offre aussi le café », dit en souriant Marie-Claude Millette, la directrice du CPE La Maisonnette.
Grâce à cette attrayante offre d’emploi publiée au printemps, la responsable de cet établissement de l’est de Montréal a enfin reçu des candidatures intéressantes. Quitte à faire grincer des dents.
Certaines directions de CPE s’en plaignent, mais on est rendu là, avoue-t-elle. C’est la compétition. Si je n’ai pas d’éducatrices, je ne roule pas. Il ne faut pas que la qualité de service soit impactée par la pénurie de main-d’œuvre. Et des éducatrices heureuses, ça fait des enfants heureux.
Si Marie-Claude Millette a décidé de sortir les grands moyens pour attirer du personnel, c’est parce qu’elle veut impérativement éviter de faire appel, en continu, à une agence de placement.
Ces dernières, qui existent depuis la création de ce réseau et dont l’utilité est saluée dans le milieu, ont pris récemment une place majeure dans le monde de la petite enfance.
On fait affaire avec des agences depuis longtemps, mais avant, c’était épisodique. C’était pour des remplacements lors des vacances, des maladies. Mais maintenant, c’est tout le temps, explique Normand Richardson, responsable du CPE Idée Fixe à Montréal.
Dernièrement, sur les onze éducatrices de son établissement, neuf provenaient d’une agence privée.
« On n’arrive pas à trouver des gens. On a mis des affiches, on a fait des annonces, mais on ne trouve personne. On doit donc dépenser des sommes astronomiques avec des agences. »
Plusieurs CPE de la métropole ont témoigné à Radio-Canada d’une tendance similaire, décrivant des difficultés financières et de la difficulté à trouver du personnel qualifié. Parfois, des éducatrices ou des cuisiniers provenant d’agences sont même engagés sur de longues périodes, faute d’autres solutions.