Derecho de mai 2021 : des propriétaires face à des dilemmes quant à leurs arbres
Radio-Canada
Si vous avez vécu la puissante tempête derecho qui a abattu plusieurs milliers d'arbres à Ottawa en mai, il y a de fortes chances que vous ou quelqu'un de votre entourage ait ressenti de l'anxiété à chaque nouvelle alerte d'orage.
Cathy Malcolm Edwards connaît bien cette sensation.
Elle pense que le conifère massif qui se trouve dans la cour avant de sa maison de Carlington présente un risque sérieux de chute en cas de mauvais temps et qu'il devrait être enlevé. D’un autre côté, c'est un arbre dont elle reconnaît la contribution à l'environnement.
Elle fait ainsi partie des nombreux propriétaires pris entre l’arbre et l’écorce, et qui se retrouvent à jongler avec deux craintes contradictoires : celle que le changement climatique soit aggravé par le manque d'arbres. Ou encore, celle que les arbres qui les entourent soient maintenant plus dangereux en raison des changements climatiques : des conditions météorologiques de plus en plus imprévisibles.
C'est une situation très difficile, dit Mme. Malcolm Edwards lors d’une entrevue sous un grand pin au début du mois de juillet. Elle avait alors remarqué pour la première fois que celui-ci commençait à pencher, lentement mais sûrement, vers la maison.
La ville a statué que l'arbre était en bonne santé et qu'il ne fallait pas l'enlever. Son tronc se trouve sur la ligne de démarcation entre la partie de la pelouse appartenant à la ville, près de la route, et la propriété qu'elle partage avec son conjoint, Jeffrey Edwards.
Mais il y a trois ans, l’arboriste de la ville leur a également dit que s'il tombait, ce serait au couple de nettoyer et de prendre en charge les coûts.
Ils disent se sentir coincés, et sont de plus en plus inquiets après la grosse tempête du mois de mai.
Ces problèmes sont toujours rejetés sur le dos du propriétaire, soutient Devin Runge, arboriculteur certifié et propriétaire de D&D Tree Service. Il a arraché sans relâche des arbres tombés sur des maisons et des garages pendant des semaines après la tempête du 21 mai, qui a laissé au moins 10 morts dans son sillage.