Débâcle de Credit Suisse : Berne veut une banque comptable de ses actes
Radio-Canada
Les autorités à Berne veulent amener la direction de Credit Suisse à rendre des comptes après la débâcle de la banque sauvée in extremis par sa rivale UBS, sous la pression du gouvernement et la FINMA, le régulateur suisse du secteur financier.
Nous ne sommes pas une autorité pénale, mais nous explorons les possibilités correspondantes, explique Marlene Amstad, présidente de la FINMA dans un entretien publié par le journal dominical NZZ am Sonntag.
De nombreux observateurs craignent aussi que la taille de UBS soit désormais démesurée. Selon Mme Amstad, ses exigences en matière de capital et de liquidités devraient croître progressivement.
Ce sauvetage intervient après les turbulences traversées par les banques aux États-Unis, qui ont poussé les investisseurs à vendre les titres des établissements considérés comme des maillons faibles, comme Credit Suisse qui multipliait les scandales depuis deux ans.
Axel Lehmann, président de Credit Suisse, a également accusé les réseaux sociaux d'avoir contribué à couler la banque.
Il n’en est rien, réplique Mme Amstad, la tempête sur les médias sociaux n'est évidemment pas à l'origine des problèmes du Credit Suisse.
Elle rappelle de nombreux scandale et erreurs de management au cours des dernières années. La banque était déjà en proie à une crise de réputation et de confiance, assène-t-elle.
Le cas de Credit Suisse embarrasse le gouvernement, dont la ministre des Finances Karin Keller-Sutter s’est retrouvée contrainte de s’expliquer samedi dans les colonnes du quotidien Neue Zürcher Zeitung (NZZ).Liquider Credit Suisse aurait causé des dommages considérables, souligne-t-elle.
Le groupe bancaire dont le siège social est basé à Zurich a été racheté dans l’urgence pour une bouchée de pain et de solides garanties financières des autorités.