Convoi des camionneurs : les services de renseignement craignaient une influence étrangère
Radio-Canada
Alors que la police se préparait à chasser le convoi des camionneurs du centre-ville d'Ottawa, l'hiver dernier, un rapport du service de renseignement de la Police provinciale de l’Ontario (PPO) avertissait que ce type de mouvements constituait une menace à long terme pour la sécurité publique et que des « adversaires étrangers » pourraient avoir tenté d’en tirer profit.
Dans un rapport du Bureau provincial du renseignement opérationnel de la PPO, daté du 19 février, des analystes ont évoqué le spectre d'une influence étrangère au sein de la manifestation.
Les informations disponibles suggèrent que des adversaires étrangers ont peut-être tenté de tirer parti des blocages et des manifestations des "mouvements de liberté" pour protéger ou renforcer leurs propres intérêts économiques et politiques stratégiques, ont écrit des analystes dans le rapport de 12 pages, rendu public lors de l'enquête examinant la décision du gouvernement fédéral d'invoquer la Loi sur les mesures d'urgence pour mettre fin à la manifestation.
Des rapports précédents ont noté que des personnalités politiques controversées aux États-Unis ont exprimé leur soutien aux blocages à Ottawa et à Windsor, et un financement étranger du blocage d'Ottawa, en grande partie par les États-Unis. Le récent rapport concernant l'utilisation possible de faux comptes sur les réseaux sociaux par des acteurs étrangers pour promouvoir le blocage suggère une autre influence extérieure.
Les détails du document de la PPO ont été rapportés pour la première fois par Global News.
Les analystes ont également prédit que de tels efforts d'influence étrangère pourraient continuer au-delà des manifestations.
Ces acteurs continueront probablement à exploiter et à aggraver la dissidence nationale existante, ont-ils écrit. Si c'est le cas, leurs activités pourraient représenter une menace permanente pour la sécurité du Canada.
Le rapport des services de renseignement de la PPO, normalement partagé uniquement avec certains corps des forces de l’ordre, brosse un tableau très différent d'un résumé - également rendu public par la commission d’enquête du juge Paul Rouleau - fait lors d'une conférence téléphonique du 6 février à laquelle participait David Vigneault, directeur du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).
Il [n'y a] aucun acteur étranger identifié à ce stade soutenant ou finançant ce convoi, déclarait alors M. Vigneault, ajoutant que le SCRS n’avait pas non plus observé de financement des manifestations provenant d'États étrangers.