Ciment McInnis continue d’empoussiérer ses voisins
TVA Nouvelles
La cimenterie McInnis en Gaspésie continue de cracher des poussières collantes sur la tête de ses voisins, qui s’inquiètent pour leur santé et déplorent l’inaction d’Environnement Québec face au pire pollueur de la province.
Fin octobre, les voisins de Ciment McInnis à Port-Daniel–Gascons ont eu, encore, la mauvaise surprise de retrouver leurs véhicules couverts d’une poussière collante impossible à nettoyer, comme à l’été 2020 et à l’été 2021. L’entreprise les a rapidement invités à se rendre, ni vu ni connu, chez le garagiste du coin Daniel Langlois, qui confirme au Journal avoir traité une dizaine de véhicules dans les derniers mois aux frais de la compagnie.
« Ça ne part pas à l’eau et ça peut endommager la peinture alors on lave avec un produit spécial deux trois fois et après on met de la cire, explique-t-il. Ça arrive quand ils [Ciment McInnis] ont une défaillance, un bris dans leur cheminée. »
« C’est partout dans l’air. On doit changer les filtres de la thermopompe souvent, ce n’est pas normal. Ma principale question, c’est : est-ce que c’est nocif pour la santé ? » s’inquiète une voisine qui a requis l’anonymat par crainte de représailles.
Interrogée par Le Journal, la compagnie balaie la poussière sous le tapis, indiquant n’avoir connu « aucune panne d’équipement importante ».
« De temps en temps, les véhicules des employés stationnés à l’usine peuvent devenir poussiéreux et nous pouvons offrir à ces employés des lavages de voiture à la discrétion de l’entreprise dans le cadre de nos opérations normales », dit la porte-parole Maryse Tremblay.
Mais l’écologiste Pascal Bergeron, d’Environnement Vert Plus, n’est pas rassuré. Il a porté plainte à Environnement Québec plusieurs fois en deux ans.
« Le 29 octobre dernier, le Ministère [de l’Environnement] a procédé à une inspection des terrains résidentiels ciblés et a prélevé des échantillons de poussières », indique le porte-parole du ministère Daniel Messier.
Les voisins, eux, ont cessé de se plaindre tant le problème est récurrent et source de conflit dans la communauté de 2200 âmes.