Église catholique et pensionnats : Judy Wilson-Raybould n’a pas été consultée
Radio-Canada
L’ancienne ministre fédérale de la Justice, Jody Wilson-Raybould, n’aurait pas été consultée dans la décision qui a permis de dégager l’Église catholique de ses responsabilités financières envers des survivants des pensionnats pour Autochtones, selon une source ayant eu une connaissance directe des faits qui se sont déroulés en 2015.
Cette source a affirmé à CBCCanadian Broadcasting Corporation que la ministre n'avait pas été mise au courant, même si c'est un avocat de son ministère qui a signé le document final relevant l'Église de ses responsabilités.
C'est stupéfiant. Il est tout simplement incroyable que la première ministre autochtone de la Justice ait été écartée d'une telle décision, s'exclame l'ancien conseiller juridique de la Commission de vérité et réconciliation, qui a aussi oeuvré pendant 17 ans en tant qu'avocat au ministère fédéral de la Justice.
La directrice du Centre d'histoire et de dialogue sur les pensionnats pour Autochtones de l'Université de la Colombie-Britannique s’est dite alarmée d'apprendre que Mme Wilson-Raybould avait été tenue à l'écart.
Il s'agissait d'un dossier critique sur l'une des questions les plus importantes auxquelles le pays est confronté, a affirmé Mary Ellen Turpel-Lafond qui est aussi une ancienne juge de la Cour provinciale de la Saskatchewan et membre de la Nation crie de Muskeg Lake.
CBC a fait une demande d'entrevue au ministère de la Justice, qui l'a transmise au ministère des Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada. Aucune personne n’avait retourné les demandes d'entrevue mardi et mercredi. Mme Wilson-Raybould a elle-même décliné la demande de CBC CBC.
En 2006, dans le cadre de la Convention de règlement relative aux pensionnats indiens (CRRPI), les responsables catholiques et leur équipe d'avocats chargés de superviser l'accord ont fait trois promesses totalisant 79 millions de dollars.