Ça brasse dans les prisons du Québec: une hausse inquiétante des événements violents est constatée
TVA Nouvelles
Depuis 10 ans, les événements violents ont bondi dans les prisons du Québec, autant dans les établissements de juridiction provinciale que fédérale, selon des données obtenues par Le Journal.
Entre les années 2013-14 et 2023-2024, le nombre d’événements violents survenus entre les murs de l’une des 18 prisons provinciales a triplé, passant de 19 par année à 61. Au total, depuis 10 ans, ce sont 312 incidents qui ont été recensés par ministère de la Sécurité publique (MSP). Cela inclut notamment des blessures causées à un membre du personnel ou un détenu, des prises d’otages ou une émeute.
Au fédéral, entre 2014-15 et 2023-24, les événements violents dans l’un des 10 centres situés au Québec sont passés de 540 annuellement à 849, une hausse de près de 76%, note Service correctionnel Canada (SCC) dans une réponse à notre demande d’accès.
Ces statistiques alarmantes ne surprennent pas les organisations syndicales des agents correctionnels.
«Je vous dirais même que les chiffres que le ministère a, ce n’est pas nécessairement l’entièreté», observe Mathieu Lavoie, président national du Syndicat des agents de la paix en services correctionnels du Québec–CSN.
Même son de cloche du côté du fédéral.
«C’est exactement ça que l’on voit, une hausse accrue de la violence», indique Frederick Lebeau, vice-président national du Syndicat des Agents Correctionnels du Canada.
Les deux responsables syndicaux s’entendent pour dire que la situation s’explique notamment par la quasi-absence de conséquence pour un détenu qui commet un acte violent, notamment à cause de la réforme sur la loi C-83, qui a aboli l’isolement préventif et disciplinaire au fédéral en 2019.
