À Montréal, des milliers de tonnes de verre au dépotoir, faute de recyclage
Radio-Canada
Trois ans après l’inauguration du Centre de tri de Lachine, dans l’ouest de Montréal, la machinerie pour améliorer le recyclage du verre ne fonctionne plus. L'équipement est à l'arrêt depuis plusieurs mois en raison de bris mécaniques, et ce n’est pas la première fois qu’il connaît des ratés.
Selon nos informations, le système d'une valeur de 2,5 millions de dollars offert par Éco Entreprise Québec n'a fonctionné qu'environ un an jusqu'à présent et des milliers de tonnes de verre récupéré par les Montréalais ont été envoyées à l’enfouissement.
Quand le Centre de tri de Lachine a été inauguré, la Ville de Montréal fondait beaucoup d’espoir dans l'équipement à la fine pointe de la technologie que lui a donné Éco Entreprise Québec pour améliorer la qualité du tri du verre et pour trouver de nouveaux débouchés afin de le recycler.
À l’époque, la mairesse de Montréal, Valérie Plante, avait affirmé qu’avec un tel équipement, la Ville allait valoriser davantage le verre parce que le système de nettoyage allait être plus performant. Idéalement, ce qu'on souhaite, c'est que ce verre-là, on puisse le réutiliser en bouteilles, avait déclaré la première magistrate.
Certains croyaient même qu'il pourrait permettre de produire un verre d’une pureté suffisante pour approvisionner la fonderie Owens-Illinois, à Montréal.
Cependant, trois ans plus tard, le système ne fonctionne plus en raison de bris mécaniques. Le PDG de la société Via, Jean-Sébastien Daigle, qui gère maintenant le Centre de tri, affirme que l’équipement n'est pas fonctionnel depuis le mois d’octobre : À notre arrivée, il était à l'arrêt; [...] il y a des réparations à faire parce qu'il y a des trucs qui ont été brisés sur l'équipement.
Il a cependant bon espoir que le système sera bientôt réparé et remis en service. On est en attente de certaines pièces, [...] il y a de longs délais de livraison. L’ensemble des pièces devrait arriver au courant du mois de mai, donc on vise un démarrage au mois de juin, précise M. Daigle.
Une source qui désire conserver l'anonymat confirme que la machine a souvent été à l’arrêt. Il faut souvent la réparer. Ça demande beaucoup de maintenance, indique cette personne.
Le directeur de la gestion des matières résiduelles au Service de l’environnement de la Ville de Montréal, Arnaud Budka, est bien conscient de la situation : La machine a eu beaucoup de problèmes de fonctionnement, et là, maintenant, on fait face aux enjeux d’approvisionnement. […] C’est vraiment une question de disponibilités des pièces et d’efficacité de la technologie.