Victimes de violence, des femmes sans papier implorent Ottawa de régulariser leur statut
Radio-Canada
Aucune des 15 femmes à statut précaire qui se sont tournées vers la maison d’hébergement L'Inter-Elles à Québec depuis 2019 n’est parvenue à régulariser son statut migratoire.
L’organisme à but non lucratif offre du logement de deuxième étape à des femmes et des enfants victimes de violence familiale. Depuis 2020, l’organisme reçoit un financement pour aider des femmes parfois sans statut, qui sont dans une situation d’immigration précaire.
En attendant qu’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) se prononcent sur leur statut, la majorité des ces femmes n’a aucun accès à des soins de santé et des services de garde ou n’a le droit de travailler au pays. Les enfants d'âge scolaire peuvent toutefois aller à l’école.
Sans L'Inter-Elles, deux des femmes à statut précaire avec qui Radio-Canada s’est entretenue affirment que leurs enfants et elles seraient à la rue.
Je n’ai pas de droits dans ce pays, car je n’ai pas de documentation, explique Renée* avec une voix douce. Elle fait appel à L'Inter-Elles pour se loger, se nourrir et se vêtir depuis maintenant deux ans.
L’ex-mari de Renée*, un résident permanent du Canada, avait entamé un processus de parrainage de la femme en 2018. Selon cette dernière, il utilisait le parrainage comme un levier pour faire ce qu’il voulait. Très vite, une dynamique malsaine s’est installée dans la maisonnée.
Quand il a annulé le processus de parrainage à l’automne 2020, elle s’est retrouvée vulnérable et sans statut.
Quand il a annulé le parrainage, j’ai tout perdu. J’avais déjà mon Certificat de sélection du Québec, mais sans le parrainage, je l’ai perdu, se désole-t-elle.
Un mois plus tard, son bambin et elle ont quitté l’homme violent. Même si son enfant est citoyen canadien, Renée n’a pas le droit aux allocations pour enfants, car elle n’a toujours pas de numéro d’assurance sociale.