Une production de bière aux techniques scandinaves à Natashquan
Radio-Canada
La microbrasserie La Mouche, à Natashquan, a travaillé de concert avec l’auteur Martin Thibault et la brasserie Harricana, située à Montréal, pour créer un brassin collaboratif en utilisant des techniques ancestrales d’origine scandinave.
Gabriel Turner, qui est co-propriétaire de la microbrasserie La Mouche à Natashquan, a contacté le globe-trotteur brassicole et auteur Martin Thibault après avoir récolté une levure autochtone très spéciale.
Gabriel m’a contacté initialement pour me dire qu’un laboratoire a analysé une levure qui ressemble beaucoup à ce que j’ai trouvé en Norvège. Je lui ai dit que ça serait plaisant qu’on développe un brassin autour de cette idée-là, raconte Martin Thibault.
À la suite de quelques discussions fructueuses, le 5 juillet, deux brasseurs et un auteur se sont donné rendez-vous à Natashquan, en Minganie, pour concevoir une bière avec ces techniques ancestrales, en utilisant des ingrédients nord-côtiers.
« On s’est inspiré des techniques scandinaves, mais en l’appliquant [aux ressources qui poussent] près de Natashquan. »
D'habitude, le brassage, c’est de l’eau pure, de l’eau potable, il n’y a aucun arôme à ajouter. Dans le coin de Voss, en Norvège, le matin du brassin, ils vont cueillir des branches de genévrier et font une infusion durant plusieurs heures pour aromatiser et teinter l’eau du brassin. Nous, ce qu’on a fait dans le coin de Natashquan, c'est d'aller cueillir du mélèze [qui est de] l’épinette rouge, qui pousse dans la région. On a infusé ça toute la nuit, la veille du brassin, explique Martin Thibault.
Cette technique d'origine scandinave est l’une parmi tant d’autres qu’ils ont utilisées lors du brassin collaboratif.
Ils ont aussi, par exemple, « fumé » du malt d’orge sur un feu, mais avec de la tourbe qui pousse dans la région.
On a récolté de la tourbe de Natashquan. De la tourbe qui est bonne comme ça pour le fumage, d’habitude, c’est assez rare. [...] Lors de la fumaison, ça sentait l’espèce d’odeur de tourbe, qui est omniprésente durant l’hiver, parce que les gens chauffent avec ça encore, dit Gabriel Turner.