Un couple d’octogénaires de Shawinigan évite l’éviction
Radio-Canada
Pierre Mercier et Thérèse Pagé peuvent continuer d’habiter le logement qu’ils occupent depuis 17 ans. Après leur avoir donné un avis d’éviction juste avant les Fêtes, leur propriétaire fait marche arrière.
Le couple ne pouvait se prévaloir du droit de demeurer dans son logement en vertu de la loi qui protège les personnes de plus de 70 ans. En effet, comme leurs revenus dépassent de quelques milliers de dollars le revenu admissible qui est fixé à 30 000 $, il n’était pas protégé.
C’est après avoir fait valoir son intention d’avoir recours au Tribunal administratif du logement pour contester l'éviction que le propriétaire a changé d’idée. Toutefois, le couple perd des acquis, raconte Pierre Mercier. Il nous enlève des choses qu’on avait. Comme le garage, il nous enlève le garage. Et nous, notre salle de lavage est en bas, dans le sous-sol en bas, et il nous enlève ça. Il est supposé monter la laveuse en haut. Il nous a dit que le garage et la salle de lavage étaient des gratuités. M. Mercier lui a rétorqué que plusieurs services qu’il rendait relevaient aussi de la gratuité : sortir les vidanges, les mettre sur le bord de la rue toutes les semaines, ça c’est une gratuité que je vous fais. Nettoyer le passage, c’était des gratuités qu’on faisait. Couper le gazon, c’était des gratuités. Enlever la neige pour la sortir de l’entrée principale [...] j’ai dit : c’est de la gratuité.
Malgré tout, la santé mentale du couple est moins fragile même s’il continue de consulter un psychologue. Pierre Mercier et Thérèse Pagé arrivent à se sentir chez eux. Ils ne regrettent pas leur geste, même si l’harmonie n’est pas parfaite avec leur propriétaire. Ils rappellent aux gens sur le coup d’une éviction de la contester s’ils ont un doute sur les intentions de leur propriétaire.
Même si les gens acceptent une offre de dédommagement, il doit représenter au moins trois mois de loyer et doit aussi couvrir les frais de déménagement. Les locataires peuvent aussi porter plainte s’ils constatent une éviction abusive après coup. Ils ont trois ans après l’éviction pour agir.
Avec les informations de Pascale Langlois