Tuerie en Nouvelle-Écosse : une enquête partie du mauvais pied arrive au fil d’arrivée
Radio-Canada
Après un an d’audiences et près de trois ans après un massacre qui a coûté la vie à 22 personnes en Nouvelle-Écosse, la Commission des pertes massives présentera jeudi son rapport final sur les événements.
Mercredi, les responsables de l’exercice ont fait savoir que ce rapport compterait environ 3000 pages, séparé en 7 volumes.
Les commissaires feront des recommandations sur des sujets comme les actions de la police, ses procédures et ses communications, notamment avec le public, et l’accès aux armes à feu.
Le 18 avril 2020 à Portapique, dans une communauté de quelques centaines de résidents, le denturologiste Gabriel Wortman, 51 ans, a agressé sa conjointe — qui a pu lui échapper — et a tué 13 personnes.
Le lendemain, 19 avril, il a poursuivi sa cavale à travers plusieurs communautés de la Nouvelle-Écosse, au volant d’une réplique d’autopatrouille de la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Il a abattu neuf autres personnes.
Environ 13 heures après les premiers meurtres à Portapique, il a été abattu par deux membres de la GRC à une centaine de kilomètres au sud, aux pompes d’une station-service d’Enfield.
Annoncée en juillet 2020, la Commission d’enquête fédérale-provinciale, éventuellement baptisée Commission des pertes massives, a été la cible de maintes critiques avant même son lancement.
La Commission, dont les coûts sont estimés à au moins 47 millions de dollars, est partie du mauvais pied et n’a jamais réussi à se remettre sur les rails, affirmait à l’automne dernier un professeur émérite de droit de l’Université d’Ottawa, Ed Ratushny, qui s’est montré très critique envers l’enquête.
Il avait même été jusqu'à dire qu’il s’agissait d’un parfait exemple de tout ce qu'il ne fallait pas faire dans un tel exercice, et un pas en arrière en ce qui concerne ce que les enquêtes publiques apportent à la société.