Services d’urgence : « tout flanche », avertit un syndicat de Granby
Radio-Canada
Alors qu’une centaine de patients atteints de la COVID-19 sont maintenant hospitalisés en Estrie, le syndicat qui représente les ambulanciers de Granby sonne l’alarme.
À Granby, ça fait plus de 20 ans qu’on a les mêmes ressources disponibles sur le terrain, c’est-à-dire deux camions de nuit et trois camions de jour. Depuis le début de la COVID, ça a explosé, et on s’est aperçu de la fragilité des ressources, dont la nôtre, explique Jean Papineau, le président local de la Fraternité des travailleurs et travailleuses du préhospitalier du Québec (FTPQ) à Granby.
La situation s’est encore plus détériorée depuis l’arrivée du variant Omicron, qui entraîne des absences au niveau du personnel et une hausse des hospitalisations, constate-t-il.
« On vient de perdre le contrôle, on vient de franchir un pas au niveau du système de la santé où tout flanche, incluant les services d’urgence. »
Selon M. Papineau, la situation serait préoccupante pour la santé du public. On a des bris de services à notre niveau. Pour les gens qui demandent une ambulance, en général, pour l’avoir vécu, il va y avoir une ambulance de moins disponible de nuit, sur les deux [ambulances habituellement en service], donc on tombe avec seulement une ambulance.
« On est dans un mode de guerre, où on a de la misère à combler les besoins de tout le monde. »
Il craint aussi devoir transporter des patients hors de l’Estrie si la situation continue de se dégrader. Ce qui est à Sherbrooke, que ce soit Bowen [l'Hôpital Hôtel-Dieu] ou le CHUS, on est en train de les remplir à pleine capacité et quand les capacités seront atteintes, il faudra se rediriger vers un autre centre, qui est à Trois-Rivières.
M. Papineau indique avoir demandé à François Bonnardel, le ministre responsable de la région de l’Estrie, d’aider les ambulanciers granbyens. Il réclame entre autres l'implantation d'un projet pilote qui permettrait d’envoyer certains ambulanciers paramédicaux en prétriage en cas d’appels non urgents pour relocaliser ces patients-là vers d’autres ressources que l’urgence.