Lutte entre « populistes » et « progressistes » pour le contrôle du Barreau ontarien
Radio-Canada
Tous les avocats de la province étaient appelés à voter en ligne du 20 au 28 avril pour renouveler les membres du conseil qui régit le Barreau ontarien. Deux coalitions s'affrontent, en particulier sur les réseaux sociaux, pour changer les orientations de la profession.
La lutte ne date pas d'hier, mais, cette année, des candidats s'affichent sur la liste surnommée Full Stop et d'autres sur la liste Good Governance. Il y a aussi des candidats indépendants.
La profession d'avocat en Ontario est autoréglementée, comme beaucoup d'autres dans la province ou ailleurs au pays, et ces élections revêtent une importance capitale pour les initiés.
Le professeur de droit et vice-doyen de la faculté Osgood Hall de l'Université York, Trevor Farrow, affirme néanmoins que le public devrait y porter une attention particulière, parce qu'il en va de l'intérêt de tous. Ce vote est important, parce que toute la société va en regarder les tenants et les aboutissants, dit-il.
Le Barreau a pour mandat de réglementer les avocats et les parajuristes dans l’intérêt public, en veillant à ce que ses membres répondent à des normes élevées en matière de formation, de compétence et de déontologie.
Son rôle consiste aussi à discipliner des membres reconnus coupables d'une faute professionnelle.
Le camp Full Stop soutient que le Barreau a perdu le nord et qu'il doit revenir à sa vocation initiale et ne plus être un groupe de réflexion sur les sujets de l'heure comme le wokisme par exemple.
Si cette coalition emporte la majorité au conseil, cela va changer la donne dans toutes les professions autoréglementées au pays, poursuit M. Farrow avec inquiétude en citant le cas du psychologue Jordan Peterson.
M. Peterson a été discipliné par son ordre professionnel l'an dernier pour ses gazouillis controversés sur Twitter, comme la négation de l'existence d'inégalités ou de discriminations à l'égard de groupes minoritaires. Certains de ses défenseurs avaient alors crié à la censure.L'avocat Howard Levitt fait campagne pour le camp Full Stop, mais sa présence sur Twitter à ce sujet est très discrète contrairement à d'autres de ses collègues sur ce réseau social.