Les traducteurs autochtones sont vitaux pour revitaliser ces langues
Radio-Canada
Le gouvernement du Manitoba a annoncé plus tôt ce mois-ci du financement pour former des traducteurs autochtones au cours des trois prochaines années. Un rôle qui demeure essentiel pour les communautés, mais aussi pour la revitalisation et la préservation de la langue, selon la traductrice de longue date, Patricia Ningewance.
En plus des 35 traducteurs, la province cherche à combler 45 postes de locuteurs en langue michif, dakota, crie et ojibwée. Elle octroie la somme de 300 000 $ et crée un partenariat avec Indigenous Languages of Manitoba pour renforcer la survie des langues autochtones, a indiqué la province dans un communiqué de presse.
Les langues autochtones sont essentielles à la survie de la culture et de l’identité des peuples autochtones, indique le ministre de la Réconciliation avec les peuples autochtones et des Relations avec le Nord, Alan Lagimodiere.
Maintenant âgée de 70 ans, Patricia Nigewance, qui vit à Winnipeg mais qui est originaire de la Première Nation du Lac Seul dans le nord-ouest de l’Ontario, a commencé à faire de la traduction en ojibwée à l’âge de 8 ans.
Son parcours de vie l’a amenée à enseigner la traduction à l’Université Lakehead de Thunder Bay.
Elle a aussi travaillé comme interprète pour des patients dans les hôpitaux.
Mme Nigewance raconte que dans les années 1970, plusieurs personnes dans les communautés étaient capables de traduire, ce qui était utile puisque plusieurs aînés ne parlaient pas anglais à l’époque.
Aujourd’hui, il reste moins d’unilingues en langues autochtones, mais le besoin de traducteurs autochtones est toujours là, pour transmettre à ceux qui veulent apprendre la langue, et qui sont de plus en plus nombreux.
Je pense que notre nouveau leadership sera celui des personnes qui apprennent la langue maintenant. Les jeunes qui deviennent parents, et d’autres qui veulent être la prochaine génération de locuteurs en langues autochtones, lance Patricia Nigewance.