Les Anishnabeg dénoncent une « dérive autoritaire » du ministre de l’Environnement
Radio-Canada
Une coalition composée entre autres des chefs de Kitigan Zibi, Lac Simon et Abitibiwini (Pikogan) se lève contre Benoit Charrette, le ministre québécois de l’Environnement. Leur grief concerne le projet d’interconnexion Hertel-New York.
Ce projet, qui doit pouvoir fournir de l’électricité à la ville de New York, verrait la construction d’une ligne en Montérégie. Si cela ne se trouve pas sur le territoire des Anishnabeg, il en est autrement pour les centrales électriques qui pourraient alimenter cette ligne.
Les Anishnabeg ont donc peur que leur territoire traditionnel, qu’ils appellent le Nitakinan, ne subisse les conséquences d’une augmentation de puissance d’installations hydroélectriques que le projet Hertel-New York pourrait requérir.
Ils accusent le ministre d’avoir utilisé son pouvoir discrétionnaire pour introduire en catimini une modification à la réglementation.
Selon eux, cette modification dispense Québec de consulter les Autochtones lorsqu’il souhaite augmenter le débit des turbines et accroître la productivité des équipements.
Ce geste de Benoit Charrette constitue une entorse majeure aux droits constitutionnels des Premières Nations, mais cela ne semble pas préoccuper le ministre outre mesure, peut-on encore lire dans la lettre.
Le 24 octobre dernier, les communautés avaient demandé d’être entendues par le ministre. Ce dernier leur a répondu le 15 novembre indiquant refuser de considérer cette demande et la jugeant même frivole.
Selon le ministre, le tronçon québécois de la ligne n’est pas situé sur le territoire anishnabeg et donc, leur demande est irrecevable.
Contacté par Espaces autochtones, le ministère a répondu qu'il prend acte de la lettre reçue de la nation Anishnabeg et que le cabinet du ministre va d’ailleurs prendre contact avec eux.