Les agences de placement d’infirmières de plus en plus sollicitées au Canada
Radio-Canada
Après avoir quitté en masse le secteur public, les infirmières épuisées partout au pays reprennent le travail par l’intermédiaire d’agences privées de placement. Une transition qui coûte des millions de dollars chaque année au système de santé.
Les infirmières engagées par ces agences peuvent gagner plus du double du salaire des infirmières qui font le même travail dans les mêmes hôpitaux, tout en ayant l'entière possibilité de choisir leurs horaires de travail, selon les professionnels du secteur.
Terri Stuart-McEwan a vu un flot constant d'infirmières quitter leur emploi par fatigue et frustration. Elle est vice-présidente des programmes cliniques et directrice des soins infirmiers à Oak Valley Health, qui gère l'hôpital Markham Stouffville, en Ontario.
L'année dernière, notre organisation a dépensé plus de 4 millions de dollars [en infirmières d’agence], et nous sommes une organisation de taille moyenne, dit-elle. C'est un coût énorme pour notre système de santé.
Les infirmières de longue date affirment que ces coûts continueront d'augmenter si rien n'est fait pour résoudre les problèmes du système de santé canadien qui poussent les travailleurs à quitter leur emploi.
Entre-temps, le secteur des agences de placement est florissant. Mme Stuart-McEwan explique qu'elle a désormais des contrats avec 13 agences de soins privés, alors qu'elle ne faisait affaire qu'avec une ou deux avant la pandémie.
Elle décrit ces agences comme les Uber du secteur infirmier et, à l'instar des sociétés de covoiturage, certaines d'entre elles ont mis en place des tarifs de pointe qui font grimper les coûts à certains moments.
C'est un samedi soir, il nous manque deux infirmières, c'est dans la zone de soins intensifs - nous savons que nous ne pouvons pas survivre sans une autre infirmière, dit-elle.
« En tant qu'organisation, je peux soit mettre mes patients et mon personnel en danger, soit payer 300 dollars de l'heure. »