Le prolongement de l’autoroute 20, une saga truffée de détours
Radio-Canada
Si le gouvernement Legault tient ses promesses, le prolongement de l'autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Le Bic sera réinscrit au Plan québécois des infrastructures dans le budget qui sera déposé à l'Assemblée nationale mardi. Retour sur l'histoire de ce projet qui soulève les passions depuis des décennies au Bas-Saint-Laurent.
La question du prolongement de l'autoroute 20 refait surface plusieurs fois par année, que ce soit lors de tempêtes, d’accidents ou de congestions monstres dans le secteur de la Fromagerie des Basques, à Notre-Dame-des-Neiges.
Une grande majorité d’élus et de gens d’affaires exhortent le gouvernement depuis 2015 de réintégrer le prolongement de l’autoroute 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Le Bic dans le Plan québécois des infrastructures (PQI).
Ils estiment que ce projet est essentiel au développement régional, à la fluidité de la circulation et à la sécurité de tous les usagers de la route, y compris les touristes, les transporteurs lourds et les agriculteurs.
Toutefois, il y a aussi des opposants au projet. Des citoyens des Basques qui se sont manifestés dès les consultations du Bureau d'audiences publiques en environnement (BAPE), en 2002, redoutent la construction d’un pont à quatre voies au-dessus de la rivière des Trois Pistoles, dont l’ampleur des coûts ainsi que les conséquences sur l’environnement et sur le paysage risquent d'être considérables.
Le nouveau maire de Trois-Pistoles, élu à l’automne 2021, s’est lui aussi ouvertement opposé au prolongement de l’autoroute 20, une rare voix discordante chez les élus qui cherchent à faire front commun dans le dossier. Tout comme d’autres résidents, Philippe Guilbert croit que l’autoroute nuirait à l’économie de la municipalité, qui jouit de l’afflux des touristes qui passent par la route 132.
À l'instar d'autres citoyens du secteur, il serait plutôt en faveur d’une amélioration de la route 132, ce qui impliquerait un élargissement et l'aménagement de voies de contournement.
La réinscription du prolongement de l'autoroute 20 au Plan québécois des infrastructuresPQI permettrait de mener de nouvelles études économiques et environnementales, ce qu'espèrent plusieurs.
Les premiers tronçons de l'autoroute 20 ont été construits il y a près de 60 ans. En 1964, elle reliait Saint-Mathieu-de-Belœil à Lévis. La route s'est ensuite étendue vers l'est pour rejoindre Cacouna en 1972.