Le grand solstice : un concert télé pour faire briller la culture autochtone
Radio-Canada
Elisapie, Soleil Launière, Kanen, Florent Vollant et Joseph Sarenhes font partie des artistes en vedette cette année au Grand solstice, un concert télévisé piloté par l’autrice-compositrice-interprète Elisapie. Ce grand rendez-vous de la musique autochtone sera diffusé mercredi à 20 h sur ICI Télé, Télé-Québec, APTN et ICI Musique.
L'émission souligne pour une troisième année le solstice d’été, qui est synonyme de célébration et de reconnexion avec la terre pour les peuples autochtones. Elle rassemble une collection de performances musicales enregistrées aux quatre coins du territoire de Tiohtià:ke (qui signifie Montréal en mohawk).
On peut notamment y voir le jeune Joseph Sarenhes, qui mêle jazz et hip-hop aux sonorités guinéennes et wendat, se déhancher sur les rythmes d’un balafon, un instrument de percussion originaire de l’Afrique de l'Ouest, au planchodrome Van Horne dans le quartier Mile End.
Sapé d’un costume bleu poudre, l’artiste interprète Sunny Days aux côtés de Valaire, une nouvelle chanson composée spécifiquement pour le solstice d’été. Les musiciens chantent la bonne humeur et les journées de beau temps au milieu d’obstacles couverts de graffitis, alors qu’un planchiste multiplie les acrobaties.
C’est toujours un honneur pour moi d’avoir la chance de faire briller mes cultures, raconte Joseph Sarenhes, qui a grandi à Wendake, près de Québec. Surtout quand c’est dans un environnement dans lequel on se sent bien et inclus; pas nécessairement en tant que ''quota'', mais pour l’artiste qu’on est.
Celui qui a été nommé Révélation Radio-Canada 2023-2024 explique que les artistes autochtones, racisées et racisés ont parfois l’impression qu'on les invite sur les plateaux de télévision ou aux émissions de radio par souci de représentativité, plutôt que pour leur pratique artistique, ce qui provoque chez lui des sentiments mitigés.
Joseph Sarenhes remercie donc Elisapie d’avoir pris les rênes et d’avoir lancé Le grand solstice il y a trois ans, une célébration positive et décomplexée de la culture autochtone, par des artistes autochtones.
Souvent, quand on parle de décolonisation, on parle des conséquences socio-économiques, de la violence envers les peuples, et tout ça, analyse Joseph Sarenhes. C’est quelque chose qu’on ne va jamais oublier. Mais je pense qu’on est rendu aussi à un moment où il faut aussi savoir faire briller qui on est, sans n’être que le résultat de la colonisation.
« La décolonisation, c’est aussi être capable de faire briller la culture autochtone pour ce qu’elle est, c’est-à-dire un art magnifique musicalement et artistiquement. »