Le FestiVoix de Trois-Rivières reprend ses droits
Radio-Canada
Si on me demande de qualifier cette première soirée du FestiVoix sans restriction sanitaire, je dirais « irréel ». On retrouve notre festival trifluvien tel qu’on l’a toujours connu. On reprend notre itinéraire habituel pour rejoindre les différentes scènes comme on le fait depuis des années, on retrouve les artistes et les festivaliers comme si rien ne s’était passé. Puis, soudainement, on réalise que la dernière fois qu’on l’a vu ainsi, c’était en 2019!
Il faut dire que les artistes n’en ont pas tant fait allusion. Les gens étaient rassemblés les uns près des autres, à peine quelques personnes portaient le masque, seul rappel que nous avons été privés du bonheur de vivre ce beau rassemblement estival.
C’est à Marc Déry qu’est revenu l’honneur de présenter le tout premier spectacle du 29e FestiVoix. Accompagné de la contrebassiste Valérie Saint-Gelais, l’auteur-compositeur-interprète a offert chaleureusement en formule acoustique ses grands succès sur la scène intime de la Vieille prison. C’était bon entendre chanter les gens, frapper des mains pour battre la mesure. Ça fait du bien de vous voir! s’est exclamé l’artiste. C’est très réciproque M. Déry.
La scène bucolique du monastère accueillait Lynda Lemay. Il s’agissait de sa toute première présence au FestiVoix. Il y avait un peu moins de monde qu’à l’accoutumée; cette scène est si populaire qu’il n’est pas rare qu’on doive y refuser du monde. Mais le public attentif s’abreuvait littéralement des paroles de l'auteure-compositrice-interprète. Accompagnée de Claude Pineault, Lynda Lemay a offert ses grands classiques, mais aussi beaucoup de nouvelles compositions. Elle peut aisément faire passer des larmes aux éclats de rire, il faut dire qu’elle est une saprée conteuse.
Un peu à l’image des plateformes de diffusion musicale en continu qui nous proposent des chansons qui s’amalgament les unes aux autres, le FestiVoix ose présenter sur la grande scène du fleuve des artistes aux univers différents, mais qui étrangement se complètent bien. C’est ainsi que Lou-Adriane Cassidy s’est retrouvée en première partie de Roch Voisine. S’il y a un point commun, c’est bien l’énergie que dégagent les deux artistes.
Roch Voisine a présenté pour la première fois son spectacle Americana en plein air. L’avantage indéniable est que les spectateurs ont pu danser au rythme des grands classiques folk et country.
Les organisateurs du FestiVoix n’ont pas chômé les deux dernières années. S’il y a une chose qui nous frappe, c’est l’aménagement de nouveaux espaces. Celui qui nous ravit et nous permet même de rêver, c’est l’ancienne cour des Ursulines. Cette grande cour située derrière le monastère était un espace réservé aux religieuses. Maintenant que la ville de Trois-Rivières en est propriétaire, le FestiVoix a pu en faire un lieu de détente et de diffusion. Un immense écran géant projette en direct les spectacles des différentes scènes. Ce lieu représente un potentiel d’accueil incroyable pour toute la saison estivale, pas seulement pour le festival.
La scène du quai qui présente les spectacles de fin de soirée est aussi un coup de coeur. Elle est installée sur le bord du stationnement. Celui-ci est complètement caché par un mur lumineux, ce qui donne un coup d’oeil et une ambiance incomparable.
C’est un beau départ pour la première soirée du FestiVoix. La fin de semaine s’annonce particulièrement populaire avec la venue des groupes punk NOFX, Lagwagon et Face to Face. Il va y avoir du monde en ville comme le dit l’expression.