La responsabilité de Labeaume dans la défaite de Marie-Josée Savard
Radio-Canada
Convaincu que Marie-Josée Savard allait incarner un changement de ton à l'Hôtel de Ville tout en assurant une continuité, Régis Labeaume a imposé sa décision et freiné du même coup son ascension.
La nomination de Marie-Josée Savard à la tête du parti du maire Labeaume a pu d'abord être perçue comme un cadeau sur un plateau d'argent.
La nouvelle venue allait pouvoir compter sur une équipe d'expérience à l'Hôtel de Ville et sur un parti qui avait fait élire le maire Labeaume plusieurs fois depuis 2007.
Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Dimanche, la dauphine du maire a perdu après avoir connu une campagne décevante.
Le maire sortant a choisi seul la personne qui allait lui succéder.
Il aurait convaincu sa vice-présidente du comité exécutif à faire le saut, il y a plus d'un an. Il lui a confié le mandat de recruter une équipe de candidats et d'élaborer un programme électoral. Il a prévenu les autres membres de l'équipe des mois plus tard, à la toute dernière minute. Devant le fait accompli, ils n'ont eu d'autres choix que d'accepter la décision. Ils n'ont jamais été dans le coup.
Malgré le fait que Marie-Josée Savard était peu connue du grand public, Régis Labeaume n'a pas profité des mois précieux qu'il avait devant lui pour lui permettre de prendre un peu plus de place dans l'espace public. Elle est restée dans l'ombre jusqu'à ce qu'elle soit nommée officiellement candidate. Elle est partie sur le même pied d'égalité que les autres candidats à la mairie qui souffraient aussi d'un déficit de notoriété.
Équipe Labeaume a gagné les quatre dernières élections d'abord et avant tout en raison du maire Labeaume. Chaque élection, il partait avec un capital de sympathie qui était encore très fort. La stratégie était d'en faire le moins possible pour éviter de perdre des appuis.
Cette fois-ci, les choses étaient différentes. Si Marie-Josée Savard est partie avec une avance confortable sur ses adversaires, elle a fait rapidement du surplace. Elle ne perdait pas de points, mais elle n'en gagnait pas non plus.