La province vend un terrain 64,5 millions, sans exiger de logement abordable
Radio-Canada
Des militants anti-pauvreté et un élu municipal dénoncent la décision de l'agence provinciale Metrolinx de vendre un terrain à un constructeur de condominiums, sans condition quant à des unités abordables.
Le site en question, un terrain de stationnement, est situé à Mississauga tout près de la gare de train de banlieue GO de Port Credit et de la future station de train léger Hurontario actuellement en construction.
Metrolinx a vendu le terrain de près de 0,75 hectare au promoteur Edenshaw Queen Developments pour 64,5 millions de dollars.
Le conseiller municipal Stephen Dasko qualifie la transaction d'occasion ratée.
Ça appartenait au public, souligne-t-il. Je pense qu'on aurait pu ajouter des conditions pour s'assurer qu'il y ait du logement abordable, notamment.
Même son de cloche de la part de la résidente de Port Credit Nabeela Irfan, qui est aussi membre de l'organisme anti-pauvreté ACORN dans la région de Peel. Ce qui risque d'arriver : des propriétaires existants vont acheter ces unités comme investissement pour les louer à des loyers trop élevés pour beaucoup de locataires, dénonce-t-elle.
Le bureau de la ministre des Transports, Caroline Mulroney, rétorque que la réglementation municipale à Mississauga n'obligeait pas Metrolinx à exiger des logements abordables.
Chaque municipalité a sa propre politique en matière de logement abordable. Les promoteurs doivent donc suivre le processus municipal d'urbanisme, explique la porte-parole de la ministre, Dakota Brasier.
Le professeur d'urbanisme et de transport à l'Université de Toronto Matti Siemiatycki rétorque que ce n'est pas parce qu'il ne s'agissait pas d'une exigence municipale dans ce cas-ci que la province ne pouvait pas en faire une condition à la vente du terrain.