
La péréquation au cœur de l’unité nationale
Radio-Canada
Le principe de la péréquation qui fera l'objet d'un référendum en Alberta est au cœur de l’unité de la fédération canadienne, selon plusieurs experts. Le retirer de la Constitution pourrait mener à de plus grandes disparités économiques entre les provinces et causer encore plus de ressentiment, préviennent-ils.
Les Albertains sont appelés à se prononcer sur l’abolition du principe de la péréquation lors d’un référendum le 18 octobre, en même temps que les élections municipales et sénatoriales, ainsi qu’un autre référendum sur le changement d’heure.
Le professeur à l'École des études politiques de l'Université d'Ottawa André Lecours estime que le principe de la péréquation est crucial pour l’unité nationale canadienne.
La péréquation est un programme administré par le gouvernement fédéral, qui prélève des impôts et taxes de tous les Canadiens et verse de l’argent aux provinces qui ont une moins grande capacité de générer des revenus, soit la capacité fiscale. L’Alberta étant une des provinces les plus riches du Canada, elle ne reçoit pas ces paiements.
Ce programme fait en sorte que les provinces qui auraient autrement de la difficulté à offrir des services publics de qualité peuvent en offrir d’une qualité comparable aux provinces les plus riches, explique André Lecours.
La péréquation amène une plus grande équité territoriale. C’est une condition importante de l’unité nationale.
Sans péréquation, les inégalités économiques entre les provinces seraient beaucoup plus grandes. On en a déjà l’exemple aux États-Unis, qui est la seule fédération développée sans programme de péréquation. Ça fait en sorte que les services publics d’un État pauvre comme le Mississippi sont beaucoup moins bons que ceux d’un État riche comme la Californie, donne-t-il en exemple.
