La distillation d'alcool reprend au complexe Seagram de LaSalle
TVA Nouvelles
La production de whisky et autres spiritueux a repris au complexe industriel historique Seagram dans l’arrondissement montréalais de LaSalle, grâce à la Distillerie 1769, qui vient d'y emménager.
• À lire aussi: Les Québécois ont la meilleure santé financière au pays selon un sondage
Installée depuis septembre dans l'un des bâtiments les plus anciens du complexe construit en 1924 par la famille Bronfman, l'équipe de la distillerie 1769 n'a pas ménagé les efforts pour adapter ses nouveaux locaux aux exigences modernes de la distillation d'alcool.«Quand on est arrivé, il n'y avait que les murs extérieurs. Il a fallu tout repeindre, installer des cloisons anti-feu, refaire les plafonds, l'électricité, la plomberie, et installer des détecteurs d'éthanol entre autres», explique Andrew Mikus, copropriétaire de la Distillerie 1769.Les immenses salles aux murs de brique et aux plafonds d'une hauteur vertigineuse ont vu partir d'innombrables barils de whisky à destination des États-Unis à l'époque de la prohibition. Pendant longtemps l'une des plus importantes au monde, la distillerie Seagram y a poursuivi ses activités jusqu'à son rachat par Pernod Ricard et Diageo en 2000. Les lieux étaient vides depuis 2009.Andrew Pines, des entreprises immobilières Triad et Shapiro, devenues propriétaires du complexe Seagram en 2018, se réjouit de voir revivre ces lieux historiques, qui ont échappé de peu à la démolition. «C'est important pour nous de protéger les bâtisses qu'on acquiert. L'extérieur de brique rouge a été préservé, car c'est un patrimoine important pour LaSalle.»M. Pines voit d'un bon oeil que la Distillerie 1769 participe à y faire renaître la production d'alcool. «C'est quand on arrête de vouloir détourner la fonction première d'un bâtiment que les choses se mettent naturellement en place», dit-il.Ses nouveaux locaux de 13 000 pieds carrés, 10 fois plus vastes que l'emplacement de Verdun qu'elle occupait depuis 2014, permettront à la Distillerie 1769 d'augmenter sa production et d'élargir ses activités.«On a maintenant la place pour une chaîne d'embouteillage. Avant, on faisait tout à la main. Ça nous prenait deux jours faire 1200 bouteilles. Dorénavant, ce sera 2000 bouteilles par jour avec la machine», explique Maureen David, conjointe d'Andrew Mikus et copropriétaire de la Distillerie 1769, qu'ils opèrent avec leurs fils Alex et Matthew.Une production d'alcool neutre, pouvant servir de base pour développer tout type de spiritueux, démarrera sous peu, dès que le nouvel alambic perpétuel conçu sur mesure en Colombie-Britannique sera installé. Ce type d'alambic automatisé permettra de produire 10 000 litres d'alcool neutre par mois.«En ce moment, la seule option pour les distilleries d'ici est d'acheter l'alcool neutre en Ontario. Notre but est de pouvoir offrir un alcool neutre écoresponsable, fabriqué au Québec et conçu à partir de bière et de vin déclassés, qu'on va redistiller. On a déjà des ententes avec Labatt, des microbrasseries et certains vignobles», raconte Andrew Mikus.Une salle de dégustation accueillera les visiteurs, qui pourront découvrir les spiritueux produits sur place, dont le gin Madison Park et le whisky 1769, ainsi qu'assister à des ateliers de distillation et de fabrication de cocktails.