L’inquiétant diagnostic de l’Abitibi-Témiscamingue
Radio-Canada
L'intention de la CAQ de décentraliser la gestion du réseau de la santé crée bien des attentes dans les régions du Québec qui ont l'impression que le gouvernement est souvent déconnecté de leur réalité. C'est le cas en Abitibi-Témiscamingue, où la pénurie d'infirmières force la fermeture de services dans les hôpitaux et oblige les patients à parcourir de longues distances pour se faire soigner.
En attendant les mesures, les élus se mobilisent d'un bout à l'autre de la région pour sauvegarder les services dans leurs hôpitaux, et le personnel soignant s'inquiète des conséquences de ces fermetures sur la santé des citoyens de l'Abitibi-Témiscamingue.
Vendredi matin, à 10 h, nous sommes à Senneterre, une municipalité tout à l'est de l'Abitibi. Soudain, une sirène d'urgence retentit aux quatre coins de la ville, non pas pour prévenir la population d'un danger, mais pour l'inviter à se rassembler devant l'hôpital.
C'est une sirène qui servait dans les années 60, 70 à appeler les pompiers. Depuis le début de la mobilisation, c'est vraiment l'appel aux citoyens : "Il y a une activité de mobilisation, venez marcher avec nous", explique le maire, Jean-Maurice Matte.
Tous les jours depuis le 11 octobre, des citoyens se rassemblent au son de la sirène pour sauver l'urgence de leur hôpital d'une fermeture partielle. Ils sont véritablement engagés dans le combat, ce matin-là : en quelques minutes, des dizaines de personnes se sont dirigées vers le centre de santé.
Le moment est important : le ministre de la Santé, Christian Dubé, s'est rendu en Abitibi-Témiscamingue pour prendre le pouls de la situation.
Avant son arrivée, le maire Matte s'adresse à la foule. Le ministre va être ici dans quelques minutes. On lui a demandé d'être bien sensible à la distance qu'il va parcourir entre Val-d'Or et Senneterre, pour qu'il comprenne que nous, cette distance-là, on va avoir à la parcourir en ambulance, lance-t-il tout en leur demandant de rester respectueux envers le ministre.