L’industrie de la construction s’oppose au moratoire proposé par Action Gatineau
Radio-Canada
Deux jours après l’annonce de l’intention d’Action Gatineau de proposer un moratoire concernant le développement immobilier à l’ouest de la ville, les associations de la construction parlent d'une décision irréfléchie et irresponsable.
Présentes mardi en point de presse dans les locaux de la Ville de Gatineau, les directions générales de l’Association de la construction du Québec (ACQ) et de l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) se sont vivement opposées à la proposition du parti politique municipal.
On sort d’une dizaine d’années de réflexion à la Ville de Gatineau, on est présentement en réflexion pour le PPU à Aylmer, on ne voit vraiment pas pourquoi il faudrait remettre en question le schéma d'aménagement et le plan d’urbanisme, a déploré le directeur général de l’APCHQ, Nicolas Brisson.
Pour la directrice générale de l’ACQ, Geneviève Latulippe, la solution aux problèmes que rencontre actuellement la Ville en matière de logement se trouve dans un développement immobilier raisonnable.
Il faut régler la croissance avec la croissance. Pas à n’importe quel prix, pas n’importe comment, pas au détriment de nos normes environnementales, mais les outils de développement sont là.
Plusieurs arguments sont avancés par les associations de la construction dans cette opposition à l’avis de moratoire, parmi lesquels le faible taux d'inoccupation des logements et l’abordabilité.
La directrice générale de l’ACQ explique que le taux d’inoccupation s’élève présentement à 0,8 % à Gatineau, alors que le taux indicateur se situe à 3 %. La pire décision serait donc, d’après elle, de freiner le développement résidentiel.
Selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement, d’ici 2030, on devrait doubler le rythme de mise en chantier pour atteindre un marché à l’équilibre et rétablir l’abordabilité. Avec cette proposition, on fait exactement l’inverse de ce qu’il faut faire, a ajouté M. Brisson.
Pour le directeur de l’APCHQ, ralentir le développement immobilier à l’ouest de Gatineau créerait une forte augmentation du coût des loyers, dans l’ouest et à Gatineau, et remettrait en question le principe de densification urbaine.