
Gorillaz se paie Stevie Nicks, Beck et Bad Bunny sur Cracker Island
Radio-Canada
À 54 ans, le musicien britannique Damon Albarn ne semble pas s’approcher de la retraite. Alors que son groupe Blur se prépare pour une tournée mondiale, il lance vendredi Cracker Island, un 8e opus avec Gorillaz, le duo qu’il forme avec l’artiste visuel Jamie Hewlett.
Damon Albarn est une icône de la musique, un artiste qui reste pertinent année après année, à l'image de Gorillaz, groupe avec une solide histoire et pourtant actuel, avant-gardiste, explique à l’AFP Clément Meyère, programmateur du festival parisien We Love Green, où la formation a brillé en 2022.
Sur son 8e opus, Cracker Island, Gorillaz propose toujours une pop hybride, mais cette fois plus ensoleillée que la précédente livraison, Song Machine: Season One - Strange Timez, album sorti en 2020.
Comme à son habitude, Albarn y convie des voix pour d'heureux métissages. Oil est ainsi servie par Stevie Nicks, chanteuse de Fleetwood Mac. Le leader de Gorillaz invite aussi un habitué, Beck, sur Possession Island, ou encore Bad Bunny, rappeur portoricain vu dernièrement dans le film Bullet Train avec Brad Pitt, sur Tormenta. Autre invité de marque, sur New Gold : Tame Impala, véhicule musical du multi-instrumentiste australien Kevin Parker.
Le but est toujours le même : nourrir Gorillaz, créature présentée en 2001 comme une formation virtuelle, dissimulée derrière des visuels et clips animés de Jamie Hewlett, dessinateur de la BD culte Tank Girl.
Même si le secret de Damon Albarn, jamais crédité aux premières annonces, fut rapidement éventé, oui, le chanteur sautillant de Blur, un des groupes phares de la britpop des années 1990, était bien derrière cette entité mystérieuse incarnée par des avatars, procédé qui est par la suite devenu une mode.
Ce qui aurait pu tourner au concept fumeux s'est avéré une fusée longue portée. Ont embarqué par le passé plusieurs vedettes ravies de prendre part à la fête : Elton John, Jean-Michel Jarre, Grace Jones, etc. Sans oublier la rappeuse Little Simz ou MF Doom, savant fou du hip-hop disparu depuis.
Les concerts sont éclatés, entre musiciens, musiciennes et choristes en interaction avec les avatars – baptisés Murdoc, Noodle, Russel et 2D – sur les écrans géants qui les entourent.
Avec Gorillaz sur scène, on est plongés dans un univers sonore et visuel qui décloisonne, crée des ponts; il n'y a pas beaucoup d'équivalents sinon Björk, analyse Clément Meyère.
