Geneviève Guilbault outrepasse-t-elle son rôle de ministre de la Capitale-Nationale?
Radio-Canada
Au-delà de la volonté d'appuyer ou non la phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain, le débat de la dernière semaine pose la question du rôle d'un ministre responsable d'une région.
En critiquant ouvertement le travail de la ministre Geneviève Guilbault, lundi, le chef de l'opposition officielle à la Ville de Québec, Claude Villeneuve, a lancé : C'est la pire ministre de la Capitale-Nationale qu'on a eue.
M. Villeneuve évoquait avec nostalgie les années où le libéral Sam Hamad ou la péquiste Agnès Maltais étaient réputés pour parler d'une seule et même voix que le maire de Québec. À l'époque, le ministre servait à défendre les projets phares de la Ville de Québec, que ce soit l'amphithéâtre, le Super Peps ou encore le tramway.
Le débat entourant l'abandon possible de la phase 4 de la promenade Samuel-De Champlain par la CAQCoalition avenir Québec s'est buté à une levée de boucliers de tous les élus de la Ville de Québec, incluant le maire Bruno Marchand. La CAQCoalition avenir Québec a corrigé le tir en promettant d'y voir éventuellement.
Claude Villeneuve estime que la confusion entourant la phase 4 est la goutte qui fait déborder le vase. La question de la rue partagée dans le projet de tramway ou encore l'assouplissement de la norme de nickel sont les preuves que la Ville de Québec n'est pas bien défendue au sein du conseil des ministres.
La Ville de Québec et la ministre Guilbault ont des intérêts différents. La question se pose : est-ce que la responsable de la Capitale-Nationale peut avoir une liste de priorités contre l'avis de la ville la plus importante de son territoire?
Il est vrai que le rapport de force a changé depuis l'arrivée de Geneviève Guilbault. Dès le début de son mandat, en 2018, la ministre a voulu affirmer son leadership sur l'ensemble du territoire couvert par la Capitale-Nationale.
Elle voulait que les enveloppes dédiées à la région servent au rayonnement de Québec, mais aussi de Charlevoix, de Portneuf et même de Lévis, dont une partie du territoire est incluse dans la capitale nationale. Elle a utilisé des sommes qui, auparavant, étaient octroyées et administrées par la Ville de Québec.
Ce changement de stratégie a irrité à l'époque le maire, Régis Labeaume. Il n'avait pas la même vision des projets et des priorités. Il ne s'est pas gêné pour le dire.