Fonderie Horne : le déplacement des 80 maisons les plus proches envisagé
Radio-Canada
ROUYN-NORANDA – Après Malartic, Rouyn-Noranda? La Fonderie Horne et la santé publique de l'Abitibi-Témiscamingue préconisent de déplacer des dizaines de familles vivant trop près de l'usine et ses émanations de contaminants pour protéger leur santé. Radio-Canada a obtenu des détails de ce projet embryonnaire qui ne fait pas l'affaire de la Ville.
Le quadrilatère qui fait l'objet de discussions est la zone résidentielle la plus au nord du quartier Notre-Dame. Cette « zone tampon », qui serait rasée de ses résidences, irait de la 4e à la 9e et de la ruelle Carter (au nord de la rue Carter) jusqu'à l'avenue Portelance.
Il s'agit du secteur le plus contaminé et le plus sujet aux rejets polluants, comme l'arsenic, le cadmium et le plomb. La différence d'exposition est significative par rapport aux résidences situées 500 mètres plus loin.
Selon trois sources bien au fait du dossier, le sujet a fait l'objet de discussions préliminaires et a été abordé une fois, à l'interne, à la municipalité de Rouyn-Noranda. Mais rien n'est encore décidé, loin de là. C’est touchy, on ne veut pas faire paniquer personne, confie une source de la Ville.
Des propriétaires du quartier Notre-Dame nous ont confié avoir été contactés par Glencore pour acheter leur maison. Selon un document de 2020, la compagnie possède déjà au moins cinq résidences dans le quadrilatère concerné.
On ignore encore si les maisons seraient détruites ou déplacées ou bien un mélange des deux, comme on l'a déjà expérimenté en Abitibi-Témiscamingue, avec la construction de la mine d'or de Malartic.
« Il y en a qui se sont fait offrir de démolir leurs maisons, mais ils ne sont pas pour ça », confirme François Thibault, résident de la 6e rue. Il rappelle que certains ont complètement rénové leurs résidences dans les dernières années.
L'entreprise a déjà acheté puis détruit les deux rangées de maisons les plus au nord, en 2020 et créé une « zone de transition ». Elle ne cache pas son intérêt pour étendre le concept à une « zone tampon », plus large.
En décembre 2019, Glencore l'évoquait en complément d'autres mesures, dans son plan d'action présenté au gouvernement du Québec.