Fillette de Granby : la défense tente de convaincre le jury de l’innocence de l’accusée
Radio-Canada
Au palais de justice de Trois-Rivières, les avocats de la femme de 38 ans, qui fait face à des accusations de meurtre non prémédité et de séquestration de la fillette de 7 ans à Granby en avril 2019, s’adressent pour une dernière fois au jury. Leur plaidoirie, qui se déroule toute la journée lundi, est l’ultime étape visant à convaincre les jurés de déclarer l’accusée non coupable.
L’avocat de l’accusée a rappelé que personne ne peut rester indifférent à la mort d’une enfant. L’histoire de la fillette de Granby a rapidement fait le tour du pays. Il ne faut toutefois pas présumer que l’accusée est coupable pour autant, selon lui.
Vous avez prêté serment de ne juger que sur la preuve, sans aucun préjugé […] La présomption d’innocence existe […] L’accusée n’a pas à prouver son innocence, a notamment plaidé la défense.
L’accusation de meurtre non prémédité est passible d’une peine d’emprisonnement à perpétuité, mais est-ce que la femme de 38 ans, dont l’identité fait l’objet d’une ordonnance de non-publication, avait l’intention de tuer l’enfant de son conjoint?
Vous devrez vous questionner sur ces aspects. Où le ruban adhésif a-t-il été apposé? Quand? Par qui? Pourquoi a-t-il été apposé?, a lancé Me Alexandre Biron, qui défend les intérêts de la dame.
Lors de son témoignage, l’accusé a admis avoir enrubanné la fillette sur le plancher de sa chambre avec du ruban adhésif. Elle a expliqué l’avoir fait dans l’intention de l’empêcher de quitter la pièce en attendant son rendez-vous avec la pédopsychiatre. Cela faisait suite à quelques tentatives de fugue de la fillette. Elle a toutefois affirmé ne jamais avoir recouvert le nez et la bouche de la victime, comme mentionné par les autres enfants qui habitaient la maison.
Selon une experte de la défense, la fillette est morte d’hyperthermie et d’asphyxie mécanique provoquées par ce ruban et non pas d’une suffocation comme l’entend la preuve soumise par le directeur des poursuites criminelles et pénales.
Selon Me Biron, la poursuite n’a pas été en mesure de faire la preuve hors de tout doute raisonnable que du ruban adhésif a bel et bien recouvert le nez et la bouche de l’enfant.
Personne ne va vous dire que c’est une bonne idée cette histoire-là [...] Est-ce qu’elle le faisait [mettre du ruban sur l’enfant] pour que l’enfant soit en sécurité? Est-ce qu’elle savait que ses agissements allaient causer la mort de l’enfant?, a-t-il soutenu.