Escalade de violence dans les écoles primaires à Anjou
Radio-Canada
Des résidents de l’arrondissement d’Anjou, dans l’est de Montréal, ne reconnaissent plus leur quartier depuis quelques mois. Bagarres, interventions policières fréquentes, coups de feu… des jeunes du primaire sont témoins de la violence et en sont même victimes. Des parents et des enseignants déplorent le manque de ressources communautaires. Ils se mobilisent avant que le quartier ne se vide de ses résidents.
Noah* a 11 ans. Il jouait souvent dans la cour de son école, une fois le soir venu. Mais depuis que des adolescents s’en sont pris à lui et son frère, il y a quelques semaines, Noah préfère rester à la maison.
« Ils m'ont tapé [dessus] et ils ont essayé de m'étouffer. Ensuite, il m'a soulevé et m'a mis la tête vers le bas. »
Son frère a été dévêtu. Ils se sont réfugiés à la maison, la peur au ventre.
La fusillade du 2 décembre a ravivé la peur de Noah, mais aussi celle d’autres jeunes comme Thierry* et son petit frère. Les deux se rappellent qu’il y a un mois, à 17 h, un adolescent a tiré un coup de feu tout près d’eux lorsqu'ils jouaient à la tague.
« J'ai peur qu'il me tue moi aussi. »
Ce genre d’événement est de plus en plus fréquent dans ce secteur d’Anjou. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) confirme que le poste de quartier 46 a été avisé que des événements sont survenus à l'extérieur de l'école et en dehors des heures de cours.
Le climat est tendu en ce moment dans cette partie de l’arrondissement d’Anjou, nous affirment certains enseignants de l’école primaire des Roserais. Tous les jours, les enfants nous rapportent des épisodes de violence, ils rapportent que la police est venue.
« On ne se sent pas en sécurité, comme enseignantes et enseignants, de les laisser sortir [de l’école]. »