Enquête réclamée après une bousculade mortelle devant un stade au Cameroun
TVA Nouvelles
La Confédération africaine de football (CAF) a délocalisé en catastrophe un quart de finale de la Coupe d'Afrique des nations et exigé du Cameroun une enquête approfondie mardi, au lendemain de la bousculade qui a fait huit morts à l'entrée du grand stade d'Olembé de Yaoundé.
«Je dis que la rencontre prévue dimanche au stade d'Olembé (un quart de finale, NDLR) n'aura pas lieu, elle se jouera au stade Ahmadou Ahidjo», a déclaré mardi Patrice Motsepe, le président de la CAF, lors d'une conférence de presse.
«Il faut mettre en place une commission pour enquêter immédiatement sur ce qui s'est passé et pour savoir qui était censé faire quoi et qui ne l'a pas fait, n'a pas rempli des obligations. Et nous voulons leur rapport d'ici à vendredi», a déclaré M. Motsepe.
«Ce n'est qu'après le rapport détaillé qu'on prendra la décision de retourner ou non à Olembé», le plus grand stade du pays, bâti pour l'occasion et où sont prévues une demi-finale jeudi et la finale le 6 février, a-t-il prévenu.
«Il y aura une tolérance zéro» sur des situations «qui pourraient entraîner des blessures et des décès au stade», a prévenu le chef du foot africain.
Ce lundi soir devait être une grande fête dans le pays hôte. Les Lions indomptables s'apprêtaient à jouer leur 8e de finale contre les Comores au grand stade d'Olembé de la capitale, lorsqu'un mouvement de foule à une porte d'entrée au moins a précipité des dizaines de partisans à terre, avant que d'autres ne leur marchent dessus, selon des témoignages convergents recueillis par l'AFP, qui évoquent des forces de sécurité et du personnel sanitaire «dépassés par les événements».
Le professeur André Omgbwa Eballe, directeur de l'hôpital du district d'Olembé, était allé au match et attendait devant la porte Sud, puis a rallié son établissement pour recevoir des dizaines de blessés. «C'était un afflux incroyable, je n'avais jamais vu autant de monde devant ce stade», témoigne le médecin au micro de l'AFPTV.
«C'est quand la police a ouvert les grilles que les uns sont tombés et les autres leur ont marché dessus», poursuit-il. «Là, j'ai vu le courage des Camerounais, c'était vraiment de la débrouillardise, j'ai vu des gens en réanimer d'autres, d'autres faire du bouche à bouche, sinon on aurait eu plus de morts», raconte le professeur, avant de lâcher: «Devant les grilles, la police et le contrôle sanitaire ont été dépassés par les événements.»