Doug Ford a écarté la vaccination obligatoire en santé, mais seul un hôpital s’y opposait
Radio-Canada
Le 3 novembre dernier, après des semaines d’hésitation, le gouvernement Ford tranchait enfin: la vaccination contre la COVID-19 ne serait pas obligatoire pour le personnel de la santé en Ontario, sauf dans les foyers pour aînés.
Le même jour, Québec reculait sur la même politique en raison du nombre trop élevé d’employés non vaccinés. Une volte-face qui a nul doute influencé l’Ontario.
Mais Doug Ford et sa ministre de la Santé disaient aussi informer leur décision sur des consultations menées dans le secteur. Le mois précédent, le premier ministre ontarien avait envoyé une lettre aux PDG des hôpitaux et à d'autres organisations connexes pour demander leur avis sur les impacts d’un mandat vaccinal provincial.
Le 3 novembre, après avoir reçu la plupart des réponses, Christine Elliott avait affirmé que des hôpitaux s’y étaient opposés. La ministre avait cependant refusé de les identifier pour des raisons de confidentialité, avant de quitter abruptement le point de presse.
Radio-Canada a donc demandé d’obtenir des copies de ces lettres en vertu de la Loi sur l’accès à l’information. Trois mois plus tard, ces documents révèlent que seul un hôpital avait écrit au premier ministre ontarien pour s’opposer à un mandat provincial en date du 3 novembre, ce qui contredit les propos de la ministre. Il s’agit de l’Hôpital Notre-Dame, un petit établissement situé à Hearst, dans le nord de l’Ontario.
À l’opposé, des dizaines de lettres signées par des PDG d’hôpitaux et des réseaux hospitaliers des quatre coins de la province ont fortement réclamé cette politique. Des lettres signées par l’Association des hôpitaux de l’Ontario, le Groupe consultatif scientifique de lutte contre la COVID-19 et le Conseil des médecins hygiénistes en chef également.
Des signataires ont expliqué que la vaccination obligatoire aurait réduit le risque de pénurie de main-d'œuvre, selon eux, car moins de travailleurs seraient susceptibles d'être infectés. Au total, 60 lettres en faveur d'une politique à l'échelle de la province ont été envoyées à Doug Ford.
Christine Elliott a-t-elle déformé les faits?
Nous avons examiné les réponses que nous avons reçues ainsi que des preuves concrètes dans toutes les juridictions, répond sa porte-parole, Alexandra Hilkene. Le gouvernement a toujours maintenu une approche flexible et a toujours affirmé que les hôpitaux sont les mieux placés pour prendre des décisions en matière de ressources humaines en fonction de leur situation particulière, ajoute-t-elle.