Difficile pour la SQDC de s’implanter dans certains quartiers de Montréal
Radio-Canada
La Société québécoise du cannabis (SQDC) a vu récemment son bail résilié dans l’arrondissement d’Outremont, où elle comptait ouvrir une nouvelle succursale, en raison d’un projet de règlement rédigé à la suite de pressions populaires – un épisode qui reflète bien les défis que doit relever la société d’État à Montréal.
La succursale devait être ouverte sur l’avenue Van Horne, en face de la station de métro Outremont. Or, un père de famille opposé au projet a lancé une pétition, qui a récolté des centaines de signatures. Cette initiative a poussé l’arrondissement, contrôlé par Ensemble Montréal, à vouloir resserrer les règles.
Si le projet de règlement est adopté, les points de vente de cannabis d’Outremont devront être situés à au moins 150 mètres « à vol d'oiseau » de tout établissement scolaire et communautaire, alors que la loi, qui ne s’applique qu’aux écoles, exige que les 150 mètres soient calculés par le chemin le plus court sur la voie publique.
C’est cette légère différence qui a entraîné l’annulation du bail accordé à la SQDC – une première à Montréal.
Outremont demeurera donc, pour l’instant, un arrondissement sans bar; sans succursale de la Société des alcools du Québec (SAQ) et sans SQDC. Dans les faits, il ne restera plus que quelques pâtés de maisons où la société d’État pourra s’établir, plus loin sur l’avenue Van Horne.
Outremont n’est pas le premier arrondissement montréalais à mettre des bâtons dans les roues de la SQDC.
Anjou, par exemple, a procédé à la création d'un usage spécifique de vente de détail de cannabis et a limité celui-ci à une seule zone sur le territoire de l'arrondissement, apprend-on en consultant le sommaire décisionnel du projet de règlement.
En outre, certains arrondissements ont procédé par une concertation avec la SQDC en amont d'une possible implantation, écrit-on. Lachine et Verdun ont refusé l'ouverture d'un point de vente, sans modification réglementaire, [alors que] certains arrondissements ont refusé un premier lieu ciblé par la SQDC, qui a alors poursuivi ses recherches de locaux pour satisfaire aux exigences de l'arrondissement (ex. : Sud-Ouest).
L’arrondissement de Saint-Léonard a même interdit en 2019 la vente de cannabis dans toutes les zones commerciales de son territoire – ce qui s'apparente, dans les faits, à une prohibition complète de cet usage.