Deux projets de biométhanisation au Saguenay–Lac-Saint-Jean
Radio-Canada
Le projet de bioparc du consortium Agriméthane Saguenay est en voie de renaître de ses cendres, mais cette fois à La Baie. Le but est toujours de transformer des résidus agricoles et alimentaires en gaz naturel et en biofertilisants. La coopérative Nutrinor s’est toutefois retirée du projet et mise maintenant sur une autre petite usine de biométhanisation qui se dessine au Lac-Saint-Jean.
L’échec du projet de bioparc, près de l’ancien dépotoir de Laterrière, n’a pas eu raison des visées du groupe Agriméthane. Après avoir essuyé un refus lié au manque d’acceptabilité sociale, les promoteurs se sont tournés vers La Baie afin de trouver un meilleur site.
Selon nos informations, ils ont récemment fait une promesse d’achat sur une terre agricole du chemin de la Grande-Anse et y ont effectué des tests de forage. Des tuyaux noirs sont d’ailleurs bien visibles sur le terrain.
Ce site se démarque par son emplacement stratégique. Il est près d’une conduite de gaz d’Énergir et de l’autoroute 70, mais éloignée des résidences du secteur de la base militaire de Bagotville. Si ce lieu est retenu, les camions qui transportent du fumier, du lisier ou d’autres matières organiques quitteraient donc l’axe routier majeur pour se rendre directement à l’usine, sans croiser de résidences. Les maisons les plus proches sont à environ un kilomètre.
Là, ils vont être plus loin de la population. C’est parfait, se réjouit le conseiller municipal Jean-Marc Crevier qui souhaite que le projet aboutisse rapidement. Quand ils font l’épandage du fumier, tout le monde le sent. Lorsque ce fumier-là va être traité, en plus de récupérer du méthane et faire du gaz, ça ne sentira plus quand ils vont faire l’épandage. C’est capoté comme projet, s'exclame Jean-Marc Crevier, conseiller municipal et membre du Comité consultatif agricole de Saguenay.
Le consortium Agriméthane, formé d’agriculteurs, de la Fromagerie Boivin et d’Agrinova, refuse de parler publiquement de cette deuxième mouture avant que tous les détails soient attachés.
Probablement qu’ils ne veulent pas revivre un deuxième Laterrière, explique le conseiller municipal. À Laterrière, tous ceux qui disaient qu’ils étaient contre trouvaient que c’était un beau projet. Tout le monde veut avoir de beaux projets, mais pas dans sa cour, déplore Jean-Marc Crevier.
Si le nouveau bioparc de Saguenay se concrétise, les promoteurs devront obtenir l’aval de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) et de la Ville pour modifier le zonage.
Je sais que le gouvernement du Québec et le Fonds de solidarité de la FTQ veulent développer le secteur de la biométhanisation. Ils sont capables d’aider à faire lever un projet comme ça, ajoute Jean-Marc Crevier, qui espère que Saguenay ce virage d’énergie verte et renouvelable.