Des voix s’élèvent contre Loi américaine sur la protection des mammifères marins
Radio-Canada
L’Association des chasseurs de phoques intra-Québec (ACPIQ) craint que la politique américaine de protection des mammifères marins devienne un obstacle à l’utilisation des abats du phoque comme appâts pour la pêche aux crustacés.
Le responsable de l’ACPIQ, Gil Thériault, explique que les chasseurs madelinots ont reçu en décembre un avis du directeur principal de la gestion des ressources de Pêches et Océans Canada les informant que l’interdiction d’abattre intentionnellement un mammifère marin, sous le Marine Mammal Protection Act (MMPA) inclut l’interdiction de leur utilisation en tant qu’appât pour les pêches commerciales.
Dans cette perspective, le homard des Îles appâté avec des restes de viande de phoque ne pourrait pas être vendu et exporté aux États-Unis.
L’Association s'interroge sur les fondements scientifiques du Marine Mammal Protection Act. Il est grand temps que ce règlement américain soit scientifiquement remis en question par le Canada , affirme Yoanis Menge, président de l’ACPIQ.
Depuis quelques années, l’ACPIQ étudie avec le centre de recherche Merinov le meilleur moyen d’utiliser des parties moins nobles du phoque comme les abats pour remplacer les appâts traditionnels. L’Association estime que les tests ont prouvé l'efficacité de ce type d'appât.
Pour le directeur de l’ACPIQ, l’utilisation de viande pour fabriquer des appâts est une solution parfaite dans un contexte où les espèces historiquement utilisées, comme le maquereau, le hareng ou la limande, sont en déclin.
L'Association voit de nombreux avantages environnementaux à transformer du phoque en appât, dont la réduction des émissions de carbone, une diminution des coûts grâce à l’approvisionnement de proximité ainsi que la valorisation complète de la ressource.
Gil Thériault rappelle que les troupeaux de phoques gris et de phoques de l’Atlantique sont en surabondance dans le golfe.
Les scientifiques, dit-il, ont aussi démontré que cette présence était une des causes principales de déclin d’espèces comme la limande à queue jaune ou la plie rouge qui servent d’appât. La prédation du phoque est aussi un des obstacles au rétablissement de population comme la morue du sud du golfe.